60 kg ! Lourd ?
oh la chochotte
pas plus lourd que la tête de l'Induma.
Bon, résumé de deux heures de travail cet après midi. Démontage tout doux pour ne pas prendre de risque.
Sur les photos, l'orientation est la suivante :
- tête posée à l'horizontale sur l'établi
- arbre cannelé à gauche
- nez de broche à droite
- système de réglage de descente automatique en haut
Quelques exceptions à cette règle, dont cette photo montrant le mécanisme récupérant le mouvement pour la descente automatique. On aperçoit au centre un pignon, et sur le côté une paire de pignons coniques (renvoi d'angle). La graisse est complètement sèche : la descente automatique n'a semble-t-il quasiment jamais été utilisée. Le petit tube que l'on voit correspond à un huileur ou un graisseur. A priori, c'est pour de l'huile... Mais ça a été graisssé.
Je comprend parfaitement qu'on puisse mettre de la graisse plustôt que de l'huile. En effet, des impuretés arrivent jusque dans cette région en passant le long de l'arbre cannelé. Une lubrification à l'huile, par ruissellement, a tendance à faire descendre ces impuretés dans les roulements de broche ; et à les laver de leur graisse par dessus le marché. C'est un problème fréquenmment soulevé sur les forums parlant Bridgeport.
De même, au dessus du roulement supérieur de la broche se trouvait un épais cordon de graisse durcie. Ce cordon de graisse n'était pas déposé sur le roullement, mais un peu au dessus. Je pense que c'était pour récupérer les saletés et les empêcher d'aller plus loin. Un peu comme on graisse l'intérieur du filtre à air d'un véhicule tout terrain, auto ou moto.
Au remontage, je tapisserai les parois intérieures du carter d'un couche de graisse, pour faire un piège à saletés. C'est certainement une bonne chose.
gros plan sur le renvoi d'angle et l'huileur ou graisseur :
Première chose à faire : déposer tout ce qui a priori peut gêner la dépose des autres éléments. Pour commencer, le levier d'embrayage d'entraînement de descente automatique. Ce levier approche ou éloigne le pignon venant s'engrener avec la vis sans fin à 3 filets du bull gear
3 vis, et ça sort facilement. Ces vis sont assez pénibles car nécessitant un trounevis large et fin, genre 5 x 1, ce qui n'est pas courant.
Dépose de l'embout de lubrification. "Zerk" ? L'écrou en bout d'arbre du renvoi d'angle est aussi déposé d'un coup de clé à chocs. (boulonneuse pour nos amis belges)
Ce levier est celui qui permet de sélectionner la vitesse de descente.
Ouverture du carter de la boîte de vitesses de descente. Il devait y avoir des promos sur la graisse ! Ce n'est qu'une petite quantité de ce que j'en ai retiré !!!
Le levier commande une fourchette en bronze.
Deux arbres et quelques pignons. L'arbre du bas est l'arbre primaire. L'arbre du haut est le secondaire. Les pignons du haut sont solidaires mais peuvent coulisser axialement. Il y a une longue clavette pour les assujettir en rotation avec l'arbre. La fourchette commande la position de ce groupe de pignons pour amener l'un d'entre eux à s'engrener avec l'un des pignons de l'arbre primaire (celui du bas). Ces pignons sont en excellent état. Il est vrai qu'il sont noyés dans la graisse, et que la descente automatique n'a manifestement été que très peu utilisée !
Une petite photo avec le bull gear et sa triple vis sans fin. On peut alors voir la cinématique de cette boîte. C'est ingénieux, mais relativement complexe.
Maintenant, dépose du mécanisme de descente automatique. Il se cache en partie sous ce couvercle.
Le carter se dépose facilement (2 vis). Il ne ferme pas parfaitement le mécanisme : on trouve pas mal de copeaux !!! C'est une source de poblèmes qu'il faudra résoudre au remontage. Ces copeaux peuvent en effet venir s'interposer entre les deux roues cannelées
de l'embrayage DU LIMITEUR DE COUPLE, en en compromettre le bon fonctionnement.
Le levier est commandé par une came ou un poussoir dont le point d'action est réglable par les vis micrométriques situées sur la face avant de la tête de la machine.
L'embrayage LE LIMITEUR DE COUPLE, dont le logement est rempli de copeaux :
C'est au tour du mécanisme de commande de descente manuelle / descente automatique. Normalement, il y a là un volant de descente manuelle fine, volant qui apparaît supprimé sur la quasi totalité des machines que j'ai pu voir sur le net.
Un circlip...
Une jonc retient le système d'encliquetage à bille, et joue le rôle de ressort.
Une petite vis sans tête...
Le piston. Au fond du logement, on aperçoit la bille.
La bille est retirée grâce à un aimant posé sur une clé Allen.
Une astuce en passant. Le bouton de commande est vissé sur l'extrémité en M5 de l'axe. On voit quatre coups de pointeau. C'est une méthode pour "élargir" le métal et freiner légèrement ce qui vient se visser dessus. Un fraiseur qui devait en avoir marre de chercher ledit bouton au milieu des tas de copeaux !
Le bouton est remis en place et juste engagé sur le filetage afin de servir d'appui à l'extracteur à griffes
Ca sort facilement. Dessous se trouve un bague en bronze, très libre.
Le levier permettant d'obliger la broche à remonter peut alors être déposé avec le couvercle.
On commence à comprendre... Au fond se trouve un pignon conique...
Une fois ce pignon déposé, on en voit deux autres. L'un est menant, et situé en bout d'axe de l'arbre secondaire de la boîte de vitesses. Les deux autres sont alternativement crabotables, ce qui donne deux possiblités : descente automatique, et remontée automatique ! Comme sur l'avance automatique des X.
Retour sur la boîte de vitesses et le système de vis sans fin du bull gear.
Une première vis immobilise en translation l'arbre secondaire.
Une autre immobilise l'arbre primaire en translation.
Ce sont des vis 6 pans creux à bout pilote.
Je n'aime pas beaucoup ça, mais il ,n'y a pas d'autre moyen. Un morceau d'aluminium et une massette sont le seul moyen que j'ai trouvé pour faire sortir l'arbre primaire. Il sort par le haut. Effort en fait assez modéré.
Ca y est le mécanisme est sorti, avec l'arbre primaire. Au départ, je pensais pouvoir le sortir tout en laissant l'arbre de boîte en place. C'est pourquoi j'avais déposé l'écrou. mais ça s'est avéré impossible, le pignon étant trop serré sur l'arbre.
Vue directe sur le roulement du haut, un 3206 ; c'est un roulement à contact oblique, 2 rangées de billes.
On distingue sur les deux vis à tête fendue des signes de démontage remontage. Il faut y regarder de près.
Un cylindre de tôle ouvert (quill skirt) est interposé entre fonderie et fourreau. Le haut est replié. C'est normal. Je ne sais pas encore bien pourquoi le montage est fait de la sorte...
On voit que des petites cochonneries sont descendues jusqu'à la graisse du roulement. la graisse est en quantité exccessive, mais a évité au roulement de les avaler.
Voilà où ça en est après deux heures. Démontage précautionneux et sans précipitation, en essayant de comprendre comment ça marche avant de sortir le moindre outil.
Je ne sais pas encore comment démonter ce qui reste...
Je retourne sur les forums anglo saxons pour y chercher encore plus d'informations sur la broche et sa révision...
Quelques liens :
CNCCookbook's spindles Bookmarks
CNC Zone : Spindle Bearing Replacement
CNC Zone : Bridgeport spindle bearing installation
CNC Zone : Bridgeport bearing help
Pour les liens CNC Zone, lire tout particulièrement les interventions de "NC Cams". C'est lui qui est ingénieur spécialisé en roulements de broches de machines outils chez un roulementier connnu. En lisant entre les lignes, il semble qu'il soit chez NSK.