Bonsoir à tous !
Tout d'abord merci à
@Vieulapin ,
@Papy54 &
@KITE pour les compliments ! c'est un plaisir de partager quant on sait que c'est apprécié
. Je vais m'efforcer de maintenir l'effort. Je pense que vous devriez vous régaler avec la suite.
En ce qui concerne la suite des opérations, c'est par le banc que nous allons commencer, pour conserver la logique du remontage. Vous verrez parfois d'autres éléments en cours de traitement sur certains clichés, car j'ai bien sûr avancé pas mal de choses en parallèle. Cela permet à minima de grouper les opérations (décapage, microbillage, masticage, peinture) mais aussi d'identifier assez tôt les problèmes qui nécessitent de se gratter un peu la tête
ou de commander des fournitures.
Si vous voulez vous remettre en tête l'état de départ du banc, reprenez les posts
36 ou
45. Le nettoyage de base y avait alors été fait, pour le débarrasser de tous les résidus et salissures.
Ce que je n'ai pas encore expliqué, c'est qu'à l'époque j'ai fait une première passe d'électrolyse de surface sur le banc avant de le remiser, afin de prévenir toute évolution de l'oxydation. Pour ceux qui pratiquent déjà l'électrolyse de manière régulière, vous pouvez tout de suite vous imaginer un bac significatif et une source de courant trapue pour procéder à la désoxydation d'un tel morceau de fonte.
En fait, lorsque j'ai voulu procéder à ce traitement, j'ai utilisé une méthode qui m'était déjà venue à l'idée lorsque j'ai dû traiter d'autres parties de machine résolument impossibles à démonter pour les passer au bain.
Ici, la surface à traiter à l'électrolyse n'est que la surface du banc, pas le dessous, les flancs, etc qui peuvent être traités par toute méthode abrasive raisonnablement agressive -- c'est exclu pour les surfaces de référence du banc. Donc puisque le banc ne peut aller au bain, c'est en quelque sorte le bain qui vient au banc. Sur le cliché suivant on voit je pense assez clairement comment je procède.
La violence de l'arrachement moléculaire que permet l'électrolyse est d'autant plus importante que le champ électrique (en V/m) est élevé. Ici, le bain est réalisé avec une épaisseur de tissu éponge (type ménager) imprégné de solution de bain de désoxydation (eau + cristaux de soude). Le tissu est posé sur le banc, et recouvert d'une plaque d'acier Inox qui fait office d'anode pour l'électrolyse. Le serre-joint permet de comprimer l'ensemble et de réduire l'épaisseur du milieu d'électrolyse, donc d'augmenter la valeur du champ électrique.
Comparé à une électrolyse en bain sur une surface comparable, le procédé est 10 à 50 fois plus rapide dans mon cas. 1/4h suffit à traiter environ 2 décimètres carrés.
Une question qui m'est fréquemment posée est celle de la source de courant utilisée. J'ai recours à une alimentation de laboratoire assez ordinaire, qui permet toutefois la régulation en courant constant. Pas du tout indispensable, mais dans le cas présent, le milieu qui contient l'électrolyte (le tissu éponge) s'échauffe très rapidement et s'enflamme assez volontiers lorsqu'on le comprime trop et qu'il s'assèche au fur et à mesure que le bain agit et s'échauffe. La régulation en courant permet d'éviter la montée déraisonnable de l'intensité lors l'apparition de court-circuit , ce qui pourrait marquer gravement la surface traitée (idem à micro-point de soudure). Pour un bon déroulement, il faut serrer raisonnablement le montage, le tissu éponge doit être saturé, et il faut le nettoyer soigneusement à chaque usage. Il se charge de toute la rouille extraite du support à traiter et c'est assez spectaculaire. Je n'ai pas de photo sous la main. Ne pas hésiter à renouveler ce tissu quand il se perce, c'est de toute façon un matériau sacrificiel qui ne coûte pas grand-chose.
Je n'ai jamais trouvé de documentation décrivant ce procédé, et l'ai mis au point au fur et à mesure de mes besoins. Il permet le traitement de surfaces importantes même verticales (ne pas hésiter à renouveler l'électrolyte en arrosant pendant le fonctionnement pour garder le tissu chargé en liquide et assurer une bonne conduction), en un temps assez court et avec des résultats bien plus spectaculaires encore que le passage au bain.
Un fois traité de cette manière, le banc a été huilé et remisé de 2013 à 2016. En 2016, je me suis ré-attaqué au banc et l'ai décapé de sa peinture et du masticage, tous deux en piteux état. Le burineur à aiguille est un auxiliaire précieux, permettant un contrôle beaucoup plus fin qu'il n'y paraît. Je regrette bien d'avoir passé tant d'années à l'éviter en l'assimilant à un marteau-piqueur et en imaginant qu'il était beaucoup trop violent pour le décapage de machines.
2017 a vu la reprise de la rénovation, et je me suis attaqué pour de bon au nettoyage du banc.
C'est bien entendu l'état de surface qui vous interroge, et je peux dire qu'il est excellent:
La face supérieure est la plus encrassée, et le fait de l'avoir débarrassée de toute trace de rouille ne suffit pas à la rendre bien propre; il faut s'y coller avec de la patience et tout ce que l'arsenal de nettoyage peut proposer.
Avec un peu de patience on arrive à un résultat plutôt sympathique :
Le nettoyage des extrémités et des soubassements est assez aisé avec les produits adaptés (la Novacline B2 est toujours au premier rang sur ces cas un peu rétifs avec des films de vieilles huiles durcies).
... à suivre ...
-Philippe