Restauration d'un tour Schaublin 102N-VM sur socle

K

kaiten

Ouvrier
Le dispositif de commande de sécurité peut maintenant être remonté :


Il peut alors rejoindre le panneau avant qui vient d'être achevé :


Plus rien ne nous retient maintenant de refermer le compartiment électrique et de tester l'ensemble en condition nominale :


Côté arrière, le boitier d'alimentation de la pompe d'arrosage a aussi été nettoyé et repeint :


Ceci nous permet de tester le circuit de commande & alimentation de pompe :


La platine qui vient terminer le dispositif de commande de sécurité était brunie, mais elle est totalement piquée:


Elle passe au microbillage :


Ensuite, passage à la peinture noire mat haute température et cuisson au four. J'en profite pour mentionner qu'en en discutant avec qq collègues il y a peu, beaucoup de gens semblent ignorer qu'il faut cuire la peinture HT. Pour ma part, c'est séchage 1h, puis passage 45mn à 160°C. Le résultat a une résistance à l'abrasion sans aucun rapport avec ce qu'elle est sans cuisson. C'est mentionné sur certains documents (MOTIP par exemple) mais absent de certains autres (Noir HT700°C de chez RS par exemple).
La platine une fois installée sur le boitier de commande :


Reste à s'occuper du sélecteur rotatif qui était lui aussi bruni :


Son brossage est plus aisé en le montant en mandrin :


Idem pour la peinture, beaucoup plus facile à projeter de manière uniforme sur le moletage si le sujet est en rotation (lente) :


Le résultat après passage au four est très satisfaisant :


Le bouton peut finalement rejoindre le boitier de commande :


Voilà qui vient conclure la remise en état du socle. Je suis assez satisfait du rendu général. Le fonctionnement du moteur est **extrêmement doux* à petite vitesse, à peine audible. A grande vitesse, le bruit le plus important est produit par le ventilateur du moteur, mais il n'y a aucune vibration dans le bâti, alors que pour le moment il est pourtant juché sur des supports à la stabilité discutable.
Voici pour cloturer cette étape qq clichés d'ensemble :


... à suivre ...

-Philippe
 
Dernière édition:
J

jeandupont

Compagnon
Bonjour ,

Quel travail ! superbe remise à neuf , c'est plus de la restauration à ce niveau , quelle beauté , félicitation
 
E

estanitor

Compagnon
Bonjour,
Chapeau bas MONSIEUR
Du bouleau très haut de gamme, je me répète ce post va devenir un incontournable.
Amicalement
Rémy
 
M

MIC_83

Compagnon
Bonsoir à tous et toutes,

Kaiten, je suis ton post depuis le début, un vrais travail d'orfèvre !
La machine est plus neuve que neuve !
chapeau bas !
Ce post restera comme une référence parmi d'autres de remise en état.
Tu es très bien équipé pour ce genre de réalisation avec beaucoup d'expérience.

Merci pour ce magnifique reportage d'une très belle machine qui nous permet d'en découvrir les subtilités et crois moi ça donne envie !

Bien cordialement
Michel
 
K

kaiten

Ouvrier
Bonsoir à tous,

j'ai le plaisir de revenir parmi vous après quelques mois déjà depuis le dernier post sur ce tour. Non, je n'ai pas hiberné, j'ai au contraire bien avancé sur ce chantier. Pourtant, je n'ai pas voulu poster au fur et à mesure de mon avancement car il m'a fallu mener beaucoup de petits chantiers en parallèle, de sorte que mes posts auraient été nécessairement entremêlés, pas sympa du tout à suivre comme chantier. En particulier, j'ai dû faire énormément de nettoyage et préparation, entre autres pour peinture, sans pouvoir peindre tant que la température et l'humidité étaient inadaptés.

Je profite pour remercier @jeandupont, @estanitor et @MIC_83 pour les messages précédents, ainsi que les membres qui m'ont encouragé en MP. Il va me falloir me montrer à la hauteur pour la suite...mais je ne suis pas trop inquiet, vous devriez apprécier .

Avant de quitter le socle pour s'attaquer au tour à proprement parler, je vais le compléter avec la rénovation de la pompe d'arrosage. Cette dernière coiffe le bac de lubrifiant à l'arrière du socle. Elle est en bon état, mais sale et ne tourne que difficilement avec un bruit de sirène qui laisse peu de doute sur l'état des joints. Cela ne va pas être passionnant pour la plupart d'entre vous, mais ça va me permettre de me remettre en jambes .


Pas grand chose d'extraordinaire côté immergé - il manque de la visserie de fixation au capot du bac.


L'ouverture ne réserve pas de surprise particulière - les rotor & stator sont extrêmement propres. Les deux roulements ne sont pas complètement HS, mais l'un deux gratte un peu. Ils seront bien évidemment changés.


La roue à aubes en bronze est une jolie pièce de fonderie.


Elle est serrée très fortement, et son démontage impose de bien maintenir le rotor sans le blesser. La clé à sangle est toujours bien pratique pour cela.


Notez l'équilibrage réalisé sur la roue à aubes...ben oui, on est chez Schaublin, quand même


Le rotor et son axe long sont libérés pour nettoyage.


Le rotor est nettoyé en le prenant en mandrin sur le tour pour passage rapide au Scotch Brite (gamme pro, rouge puis gris).


Je vous fais grâce du nettoyage méticuleux de chaque élément, pour arriver au jeu complet prêt au ré-assemblage.


Elément le plus important: le joint spi double lèvre à la base du corps de pompe :


Le roulement inférieur avait déjà nécessité le recours à l'extracteur, et malgré un très bon nettoyage de l'arbre, son remplaçant refuse de prendre place. Le passage au congélateur suffit à rendre possible la mise en place sans presse (je n'en ai pas encore de suffisamment puissante et avec le dégagement nécessaire).


Je ne me lasse décidément pas de cette petite roue à aubes :


Le roulement arrière est très aisé à mettre en place, sans oublier la traditionnelle rondelle onduflex.


Le remontage se termine avec le cordon remis à neuf, connecteur nettoyé et poli :


... A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
-- Suite du remontage de la pompe --

Les rondelles amortisseur normalement placées entre la base de la pompe et le capot du bac sont presque toutes absentes ou abimées. J'en réalise de nouvelles dans des tampons de robinet percés à l'emporte-pièce.



La visserie est remise en place et le tout est bloqué avec des écrous-freins Inox côté inférieur.


Le bac a été nettoyé soigneusement, de même que les tuyaux & raccords :


Le tout est réassemblé sans aucune difficulté :


Le bac peut alors prendre place à l'arrière du socle. Le raccordement électrique est vérifié pour s'assurer que la pompe tourne dans le bon sens.


Bon, eh bien voilà, on va pouvoir quitter le socle (enfin!) et passer à la pièce de choix : le banc ...

... à suivre ...

-Philippe
 
V

Vieulapin

Compagnon
Bonjour Philippe

Je tiens à te féliciter pour la patience et la minutie dont tu fais preuve pour la restauration de ce tour de qualité qui le mérite bien. Cela augure un résultat final superbe.
Je veux également te féliciter pour la qualité de ton orthographe . C'est assez rare pour que je me permette de le souligner.

A+
 
P

Papy54

Compagnon
A se demander si elle était aussi belle, neuve!
Bravo pour ce reportage (et bien sûr pour la qualité de l'ouvrage)
 
K

KITE

Compagnon
Je partage totalement les propos de Vieulapin.
Un reportage de qualité avec de très belles photos et des textes que l'on comprend (vocabulaire, orthographe, ponctuation...).
Le sujet le mérite!
Au delà du post, très belle remise en état.
Bon week-end,
Kite
 
K

kaiten

Ouvrier
Bonsoir à tous !

Tout d'abord merci à @Vieulapin , @Papy54 & @KITE pour les compliments ! c'est un plaisir de partager quant on sait que c'est apprécié . Je vais m'efforcer de maintenir l'effort. Je pense que vous devriez vous régaler avec la suite.

En ce qui concerne la suite des opérations, c'est par le banc que nous allons commencer, pour conserver la logique du remontage. Vous verrez parfois d'autres éléments en cours de traitement sur certains clichés, car j'ai bien sûr avancé pas mal de choses en parallèle. Cela permet à minima de grouper les opérations (décapage, microbillage, masticage, peinture) mais aussi d'identifier assez tôt les problèmes qui nécessitent de se gratter un peu la tête ou de commander des fournitures.

Si vous voulez vous remettre en tête l'état de départ du banc, reprenez les posts 36 ou 45. Le nettoyage de base y avait alors été fait, pour le débarrasser de tous les résidus et salissures.

Ce que je n'ai pas encore expliqué, c'est qu'à l'époque j'ai fait une première passe d'électrolyse de surface sur le banc avant de le remiser, afin de prévenir toute évolution de l'oxydation. Pour ceux qui pratiquent déjà l'électrolyse de manière régulière, vous pouvez tout de suite vous imaginer un bac significatif et une source de courant trapue pour procéder à la désoxydation d'un tel morceau de fonte.
En fait, lorsque j'ai voulu procéder à ce traitement, j'ai utilisé une méthode qui m'était déjà venue à l'idée lorsque j'ai dû traiter d'autres parties de machine résolument impossibles à démonter pour les passer au bain.
Ici, la surface à traiter à l'électrolyse n'est que la surface du banc, pas le dessous, les flancs, etc qui peuvent être traités par toute méthode abrasive raisonnablement agressive -- c'est exclu pour les surfaces de référence du banc. Donc puisque le banc ne peut aller au bain, c'est en quelque sorte le bain qui vient au banc. Sur le cliché suivant on voit je pense assez clairement comment je procède.


La violence de l'arrachement moléculaire que permet l'électrolyse est d'autant plus importante que le champ électrique (en V/m) est élevé. Ici, le bain est réalisé avec une épaisseur de tissu éponge (type ménager) imprégné de solution de bain de désoxydation (eau + cristaux de soude). Le tissu est posé sur le banc, et recouvert d'une plaque d'acier Inox qui fait office d'anode pour l'électrolyse. Le serre-joint permet de comprimer l'ensemble et de réduire l'épaisseur du milieu d'électrolyse, donc d'augmenter la valeur du champ électrique.
Comparé à une électrolyse en bain sur une surface comparable, le procédé est 10 à 50 fois plus rapide dans mon cas. 1/4h suffit à traiter environ 2 décimètres carrés.
Une question qui m'est fréquemment posée est celle de la source de courant utilisée. J'ai recours à une alimentation de laboratoire assez ordinaire, qui permet toutefois la régulation en courant constant. Pas du tout indispensable, mais dans le cas présent, le milieu qui contient l'électrolyte (le tissu éponge) s'échauffe très rapidement et s'enflamme assez volontiers lorsqu'on le comprime trop et qu'il s'assèche au fur et à mesure que le bain agit et s'échauffe. La régulation en courant permet d'éviter la montée déraisonnable de l'intensité lors l'apparition de court-circuit , ce qui pourrait marquer gravement la surface traitée (idem à micro-point de soudure). Pour un bon déroulement, il faut serrer raisonnablement le montage, le tissu éponge doit être saturé, et il faut le nettoyer soigneusement à chaque usage. Il se charge de toute la rouille extraite du support à traiter et c'est assez spectaculaire. Je n'ai pas de photo sous la main. Ne pas hésiter à renouveler ce tissu quand il se perce, c'est de toute façon un matériau sacrificiel qui ne coûte pas grand-chose.
Je n'ai jamais trouvé de documentation décrivant ce procédé, et l'ai mis au point au fur et à mesure de mes besoins. Il permet le traitement de surfaces importantes même verticales (ne pas hésiter à renouveler l'électrolyte en arrosant pendant le fonctionnement pour garder le tissu chargé en liquide et assurer une bonne conduction), en un temps assez court et avec des résultats bien plus spectaculaires encore que le passage au bain.



Un fois traité de cette manière, le banc a été huilé et remisé de 2013 à 2016. En 2016, je me suis ré-attaqué au banc et l'ai décapé de sa peinture et du masticage, tous deux en piteux état. Le burineur à aiguille est un auxiliaire précieux, permettant un contrôle beaucoup plus fin qu'il n'y paraît. Je regrette bien d'avoir passé tant d'années à l'éviter en l'assimilant à un marteau-piqueur et en imaginant qu'il était beaucoup trop violent pour le décapage de machines.


2017 a vu la reprise de la rénovation, et je me suis attaqué pour de bon au nettoyage du banc.


C'est bien entendu l'état de surface qui vous interroge, et je peux dire qu'il est excellent:


La face supérieure est la plus encrassée, et le fait de l'avoir débarrassée de toute trace de rouille ne suffit pas à la rendre bien propre; il faut s'y coller avec de la patience et tout ce que l'arsenal de nettoyage peut proposer.


Avec un peu de patience on arrive à un résultat plutôt sympathique :


Le nettoyage des extrémités et des soubassements est assez aisé avec les produits adaptés (la Novacline B2 est toujours au premier rang sur ces cas un peu rétifs avec des films de vieilles huiles durcies).


... à suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
... suite ...

Le banc du 102 a un avantage, on peut le manipuler seul
De cette manière le traitement des extrémités est rendu beaucoup plus aisé :


Les extrémités du banc sont décapées et passées au Scotch Brite + pétrole. Les surfaces planes sont en général terminées à la ponceuse orbitale chaussée avec de l'Abranet en grain 320.



Je décide ensuite de m'intéresser à l'intérieur du soubassement gauche. Les cannelures de récupération de liquide de lubrification sont souillées et de manière générale M.Schaublin ne soigne pas trop ces emplacements.


Idem, sous le banc le nettoyage du compartiment nervuré de la vis mère est laborieux mais nécessaire.


Je profite de la visite en profondeur pour curer tous les filetages. On est surpris de ce que l'on y récupère.


Le soubassement reçoit une couche d'apprêt suivie de 2 couches de PU 2K (même RAL que l'intérieur du socle).



Je passe ensuite à des étapes qui ne me procurent pas d'autre satisfaction que celle de progresser: le masticage et le ponçage.



En explorant mes photos, je vois que je n'ai rien sur le ponçage ... c'est tout dire . La satisfaction arrive tout de même lorsque l'on commence la mise en peinture. Première couche: l'apprêt.


Je vous fais grâce des retouches de masticage et voici le résultat une fois passé en peinture PU2K. Avec les conseils de la maison mère, j'ai opté pour le RAL7031, qui en combinaison avec le 7035 a souvent été retenu pour le N-VM. Vous pouvez maintenant imaginer à quoi ressemblera la machine.


Allez, ce n'est pas tous les jours que l'on voit un banc de N-VM dans cette posture :


Avec le banc apprêté, nous allons maintenant pouvoir passer au ré-assemblage de la Vis Mère et du train baladeur d'embrayage. Il n'est pas obligatoire de le faire immédiatement, mais le faire à l'envers est tellement plus pratique avant de commencer le remontage qui rendra le banc très difficile à retourner.

... à suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
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Puisque l'on parle de la vis mère, vous pouvez retrouver son démontage au post 45. Elle a été conservée huilée sous cellophane dans un tube PVC pendant ces qq années pour éviter toute blessure.
La voici toute pimpante après un petit nettoyage de printemps :


La bague de protection comporte 2 joints toriques qui étaient desséchés. Ils ont été approvisionnés de longue date :


La bague est remontée sur la vis en prenant garde à son orientation :


Ensuite on peut procéder au remontage des roulements 7205B-P5. Quelques commentaires s'imposent à leur sujet:
Si vous retournez au moment du démontage de la VM, j'avais souligné qu'elle était bloquée en rotation. J'avais alors trempé les roulements qui s'étaient mis à tourner, mais me semblaient bien trop durs. Je n'avais pas insisté: on ne traite pas des roulements en P5 sans précautions.
Je ne suis pas parvenu à en trouver à bon prix et je me suis donc attaché à les nettoyer le mieux possible. Après 4 passages au bac ultrasons entrecoupés de bains de térébenthine, ils se sont mis à tourner parfaitement. Ils sont donc remontés avec soin en les rechargeant de LDS 18. Le jeu de bagues rectifiées les met sous contrainte de précharge dans le cadre d'un montage en X. Le tout est coiffé d'un écrou KM. Une fois le serrage effectué, le jeu de roulements tourne de manière très onctueuse.


Le tout est mis hors poussière jusqu'au remontage dans le banc.


Maintenant il nous faut nous occuper du train baladeur de pignons qui permet la mise en relation de la Vis Mère, soit avec l'un ou l'autre (AV ou ARR) des pignons de sortie de la boite d'avance de chariotage, soit avec l'arbre de renvoi du train de pignons de filetage (arbre à l'arrière).



Les cages à aiguilles INA étaient passablement fatiguées et elles sont changées. Le tout est nettoyé des résidus de graisse.


Remontage et graissage à la LDS18.


Le train est introduit dans le socle :


et il reçoit la potence de manœuvre qui vient se visser par 3 BTR.


La vis mère reçoit les 2 cages INA K22x26x13 neuves qui permettent sa rotation à travers la potence de manœuvre du train baladeur. Une bague de 22,5mm les sépare - graissage bien évidemment.


On peut dès lors présenter la Vis Mère dans son logement en l'amenant par la trappe de visite à l'extrémité droite du banc :


On vient jusqu'en butée du jeu de roulements dans l'alésage du socle: c'est cela qui donne la cote de l'épaulement de la vis mère. La potence qui porte le train baladeur vient librement se bloquer en translation sous la pression du roulement gauche.


... à suivre ...

-Philippe
 
Dernière édition par un modérateur:
K

kaiten

Ouvrier
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Le jeu de roulements vient donc s'épauler dans l'alésage de droite du socle :


Lorsque la vis est totalement engagée, son extrémité dépasse dans le compartiment gauche, après avoir traversé le train baladeur et sa potence. L'appui de gauche de la vis se fait au travers d'un seul roulement, libre en translation, dont la bague intérieure vient comprimer l'assemblage des cages INA et du pignon central du train baladeur. Simple et efficace. Un écrou KM et sa rondelle de verrouillage viennent bloquer l'assemblage.


Le serrage de l'écrou KM est un peu acrobatique, que ce soit avec des clés à créneaux ou avec une douille spécifique, car on ne peut bloquer la vis mère sans prendre des précautions. Le plus simple est de bloquer l'extrémité du train baladeur :


Il nous reste à bloquer en translation l'ensemble pour empêcher le couple de roulements de précision à l'extrémité droite de bouger dans leur alésage. Un couvercle spécifique avec filetage à pas fin a la charge de refermer hermétiquement ce volume qui doit rester propre, et surtout venir appuyer sur l'assemblage pour supprimer tout risque de mouvement de la Vis Mère.
L'accès pour bloquer ce bouchon ne permet pas le passage d'une clé à ergots (ne me demandez pas comment j'avais ouvert le couvercle, je ne m'en souviens plus).
Je confectionne donc une douille sur mesures :





Le blocage devient un jeu d'enfant :


Et l'on peut terminer le travail sur le banc par la pose de la plaque remise au propre :


Je dirais que ça commence à donner une idée de la forme générale :


... à suivre ...

-Philippe
 
C

chabercha

Compagnon
Bonjour
Du beau travail bien documenté, bravo.
A+Bernard
 
Z

ZAPJACK

Compagnon
Magnifique travail ! Cela me rappelle le tutoriel de Trinitron et sa "13"
Remarquable documentaire pour ceux qui souhaite démonter leur "102"
Je trouve que ce genre de reportage, parfaitement documenté, devrai se trouver dans une rubrique séparée sur usinages.com
Petite suggestion: personnellement, j'ai isolé le train d'engrenages de la boite d'avance ainsi que du basculeur de surcharge. Ainsi isolé, il est à présent à bain d'huile. Idem pour la boite à harnais d'ailleurs.
Bonne continuation.
LeZap
 
P

Papy54

Compagnon
Je trouve que ce genre de reportage, parfaitement documenté, devrai se trouver dans une rubrique séparée sur usinages.com LeZap
Oui car ce n'est plus un simple "reportage" c'est un "tuto".

Et rechercher les sujets spécifiques avec autant de précision méritent d'être mis en avant et facile à trouver.
 
K

kaiten

Ouvrier
... suite ...

Avant toute chose, merci @Papy54, @ZAPJACK , @Yoda78 & @chabercha pour les compliments; content que cela vous plaise

Puisque le banc est maintenant prêt, nous allons pouvoir commencer y greffer les deux boites qui viennent en applique sur les faces avant et arrière du compartiment gauche:
  • La boite des avances de chariotage viendra sur l'avant
  • alors que l'arrière reçoit une boite simplissime qui renferme l'arbre de renvoi chargé de propager au train baladeur du banc le mouvement de sortie de la cascade de pignons de filetage.
Pour mémoire, cela se présentait ainsi au démontage :


Le démontage de la boite arrière ne pose pas de problème. Il faut tout de même l'enlever tranquillement car la lèvre inférieure comporte 2 goupilles de positionnement.


L'arbre tourne dans deux cages à aiguilles que l'on voit bien dans les alésages des parois gauches et centrale sur la photo ci-dessus. Les pièces de droite appartiennent au mécanisme déclencheur qui bascule le train baladeur en cas d'effort excessif. La force de déclenchement est réglable grâce au bouton moleté qui comprime son ressort et rend d'autant plus difficile le basculement.

Les cages à aiguille doivent être changées, car très sales et pleines de graisse séchée. Leur extraction est facile si l'on prend le soin de se confectionner l'outil adéquat. En effet, leur saillie de l'alésage est tellement faible qu'aucun extracteur classique ne peut avoir prise. J'en confectionne donc un en tournant un couple de rondelles au diamètre précis de l'alésage :


L'extraction devient un jeu d'enfant :


Je vais vous faire grâce (pour cette fois seulement ) du sablage, passage de l'apprêt et mise en peinture, je n'ai pas de clichés spécifiques de cette pièce. Par contre, les surfaces exposées à nu sont traitées, nous reviendrons sur la méthode lorsque nous traiterons la boite d'avances. En tous cas, c'est plus engageant qu'au démontage:


Après mise en peinture :


Il faut maintenant installer les cages à aiguille neuves, de la même manière que pour le démontage, mais on ne peut pas utiliser le même outil. De la boulonnerie de bridage de 12mm avec rondelles épaisses et écrou à lèvre permet de faire l'insertion avec douceur.



L'arbre et le pignon de sortie peuvent être installés :


Une étape facile à omettre (devinez comment je sais) : la remise en place des caches qui comblent l'espace entre le socle et la poupée fixe. Une fois la boite arrière en place, une des vis du cache arrière devient inaccessible.


On peut ainsi reposer la boite sans souci :


Il ne reste alors plus qu'à remettre en place le mécanisme de déclenchement du basculeur :


Il me faut maintenant passer aux aveux : j'ai passé pas mal de temps cet hiver à apprivoiser le brunissage à chaud (excellent tutoriel de @Jean XIII sur le forum, pour commencer) avec un succès graduel. J'arrive maintenant à mes fins d'une manière fiable. Vous allez donc voir de plus en plus de pièces brunies . On commence ici avec le bouton moleté de réglage qui a été totalement décapé et re-bruni. Ce qui peut être poli est poli bien entendu.


Du coup une fois tout réassemblé : (et ne vous inquiétez pas, j'ai bien remarqué qu'il a la tête en bas )


La prochaine étape sera bien plus significative : la boite d'avances.

... à suivre ...

-Philippe
 
P

PROPELLER

Apprenti
Je sors du silence pour dire combien il est agréable de suivre cette résurrection!
Il s'agit bien de cela à mes yeux. Une machine mythique, un intervenant particulièrement
soigneux et talentueux, que du bonheur...
Une conclusion simple: Merci!
 
K

kaiten

Ouvrier
Allons, le moment est venu de passer à nettement plus complexe : la boite d'avances.

Remisée au sec, la boîte est restée dans son jus depuis le démontage. On part d'assez loin:



Le démontage commence par le levier de manœuvre du basculeur du banc (celui qui permet de faire pivoter le train baladeur à l'intérieur du socle. C'est ce levier qui permet -- via la tringle de liaison -- d'embrayer la vis mère au choix sur une avance de chariotage en avant ou en arrière, ou alors d'aller se coupler à la cascade de pignons de la boite de filetage via la boite de renvoi à l'arrière du banc -- celle que nous venons juste de remonter. En gros c'est le levier de manœuvre le plus important du tour.


Mauvaise surprise, la vis épaulée spécifique (empreinte hexagonale noyée dans l'épaulement) est cassée, il ne lui reste que moins d'un tour de filet. A reprendre donc. Il est aussi dans un état de corrosion assez avancé. Le levier hors de notre passage, la platine rapportée au flanc droit de la boite peut sortir :


Pas de dégâts, mais l'état général est très moyen. Continuons donc le déshabillage avec le retrait de la boite en saillie qui contient la crémaillère de manœuvre des pignons mobiles, ainsi que le bouton moleté de commande (ce que Schaublin appelle le 'poulet moleté' -- sympa, non ?) :


Le poulet est bien moleté, mais il est surtout bien rouillé, voilà un beau défi cosmétique supplémentaire.

La dépose des arbres peut maintenant commencer. Sur les plans Schaublin, les arbres sont numérotés :
4: arbre d'entrée , arrière / haut
3: arbre de sortie, arrière / bas
2: demi-arbre avant / haut
1: avant / bas

Nous commençons par retirer l'arbre inférieur (3) : (le bas de la boite est en haut de la photo, cf les goupilles de positionnement)


Suivi de son compère supérieur (4), qui est l'arbre d'entrée de la boite :


Tout sort facilement, encore bien enduit de graisse sale mais bien souple. Un peu de graisse durcie dans le creux des dentures des pignons, et plusieurs roulements bloqués, surtout du côté gauche (entrée) de la boite. C'était la face en contact avec la tôle de la platine des pignons de filetage, où le démontage a fait apparaître beaucoup de rouille. Pas vraiment de surprise donc et tout passe à la fontaine de lavage :


On poursuit donc en retirant l'arbre (1) :


et enfin le demi-arbre (2) :


Il ne reste plus qu'à enlever les 2 goupilles de positionnement et la fonderie est toute nue :


Un bon lavage et la candidate est prête à la réhabilitation :


Nous commençons par un sablage de la peinture, de l'apprêt et du mastic pour remettre la fonte à nu:


... à suivre ...

-Philippe
 
Dernière édition:
K

kaiten

Ouvrier
Le traitement des surfaces extérieures et des plans de montage fait appel à un passage à l'abrasif sur marbre :


J'utilise des grains successifs partant de 80 (si nécessaire, ce qui est rarement le cas), 120, 220, 320, 400 et 600 (pas systématique pour ces deux derniers, cela dépend du rendu que je veux donner à la pièce).
Je procède en passes croisées à 45°, ce qui permet d'avoir un rendu très propre, mais qui de par le croisement ne donne pas l'impression d'un ponçage.


La platine latérale côté levier de manoeuvre est également traitée de cette manière:


La boite de la crémaillère du changement de rapport est elle aussi traitée :


Une fois les surfaces mises au propre, le passage en peinture peut être effectué: apprêt, PU2K RAL1000 en interne comme toujours et RAL7031 en extérieur :



Le remontage va pouvoir commencer, avec l'ensemble des roulements 6202-2RSH neufs, et le pot de graisse Isoflex LDS 18 Spécial A à portée de main. On commence par les deux demi-arbres (2):



Toutes les portées des roulements ayant été bien nettoyées, le tout se remonte comme un rien. Le graissage de toutes les pièces est systématique.
L'arbre (1) est cannelé et vient à son tour reprendre sa place. Il faut l'insérer par l'intérieur et amener les roulements par l'extérieur:



Les roulements viennent de part et d'autre, ainsi que les bagues rectifiées qui les maintiennent à la bonne position. Les bagues seront retenues par de l'adhésif en attendant le remontage de la platine gauche du tour. Il faut toujours prendre grand soin de chasser le roulement sans exercer de contrainte, donc c'est la bague centrale qu'il faut encourager:



Une fois les arbres en place, tout est graissé minutieusement :


... à suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
La seconde moitié de la boite doit maintenant être remontée, à savoir les arbres (3) et (4) qui portent la cascade de pignons réducteurs.


On note à droite l'ensemble des cages à aiguilles INA (4 * K17x21x10 + 16*K17x21x13). Elles ont été nettoyées à la térébenthine puis passage au nettoyage ultrasons. Je n'ai détecté aucun jeu mesurable des pignons montés sur ces cages, que je considère comme en excellent état. Le remontage est aisé en commençant par les cages et en amenant les pignons un à un :




Après l'insertion du dernier c'est au tour du roulement de venir compléter l'empilement :


Comme à chaque fois les bagues rectifiées sont mise en place et immobilisées :


Idem pour l'arbre (4), qui commence aussi par recevoir les cages :




Il ne reste plus qu'à mettre le dernier roulement en place :


La platine du flanc droit peut prendre place :


Et on termine par un généreux graissage des pignons, ainsi que par la remise en place des 2 goupilles cylindriques de positionnement :


... à suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Le boîtier de crémaillère se voit repeint et retrouve sa plaque d'index du poulet moleté.


Il va falloir nous occuper sérieusement du 'poulet' qui est dans un état plus que moyen.


Je commence par le dépouiller de sa collerette alu qui porte la sérigraphie. Une petite fraise à coupe frontale de 3mm fait parfaitement l'affaire. Il faut descendre très minutieusement pour décapiter le rivet sans blesser la plaque. Attention à l'effet ressort qui fait qu'elle peut se détendre et se précipiter sur la fraise.



Une fois passée en électrolyse et décapée à la brosse :


La rouille a disparu, mais elle a attaqué sérieusement la surface. Je reprends cette surface et le chanfrein périphérique au tour :


Le poulet est ensuite bruni à chaud :


Au remontage de la collerette, je vais buter sur un problème : le perçage des rivets d'origine, que j'aurais du traiter dès leur fraisage. Ils sont en effet en inox et je ne vais pas parvenir à les repercer correctement et dans l'axe pour vider leurs alésages (1.6mm).
Je décide donc de contourner le problème. En effet si le poulet est fixé avec un vissage latéral sur méplat sur l'axe du pignon d'entrainement de la crémaillère, rien ne m'empêche de décaler le pignon d'un nombre quelconque de dents vis à vis de la crémaillère. Je peux donc décaler le couple de rivets d'autant de fois 16,3° (c'est un pignon z22) que nécessaire. Je reperce donc un couple de trous de 2mm*4mm (la taille des rivets approvisionnés auprès de @patduf33 ).



La collerette peut maintenant être remontée sur le poulet (ce terme continue à me faire sourire) :


Et enfin, nous terminons par le remontage de la boite sur le banc, et de l'ensemble boitier de crémaillère muni de son poulet :


Si vous y prêtez attention, vous verrez que le banc muni de ses boites avant et arrière a maintenant rejoint le socle :



Une petite vue du flanc gauche en attente de remontage de la platine qui portera la cascade de pignons de filetage et servira de support aux différents capots.


Voilà pour ce soir !

... à suivre ...

-Philippe
 
Dernière édition:
F

FTX

Compagnon
Bonjour

Magnifique travail. Il va être aux couleur des dernières productions gris blanc rouges?

Ftx
 
K

kaiten

Ouvrier
Bonsoir,
merci @FTX !
Non je reste sur l'association 7031/7035 comme suggéré par SMSA pour les machines d'avant 1990.
Dixit Schaublin les teintes de série ont en fait été principalement été :
  • avant 1990 : RAL7035, le plus souvent unicolore, mais du RAL6011 aussi
  • de 1990 à 2008 : NCS1020 & 3030 (les deux bleus non reproductibles en RAL)
  • de 2000 à 2010 (en parallèle avec les précédentes donc) : RAL5013 et 7035
  • teintes actuelles : RAL3003, 9010 et 7015
C'est donc assez proche malgré tout des combinaisons actuelles, ma touche rouge est ici limitée à la pédale de frein.
J'ai par contre souhaité mettre de la couleur dans les parties cachées : compartiments du socle, intérieur des capots, etc : c'est du RAL1000 (jaune vert).

-Philippe
 
F

FTX

Compagnon
Bonjour

Merci pour la chronologie des couleur schaublin. Je reste toujours abonné au ral 6011 sur mes machines. Histoire de rester sur une couleur primaire pour une meilleure acuite visuelle. Mais le blanc et gris est super sympa aussi.
Il sera si proche du neuf ce tour que le premier éclat de peinture fera mal je penses.

Cordialement

Ftx
 

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