Bonjour,
Jo, ma machine est toute simple. La tienne, c'est autre chose ! Et puis ce n'est pas une restauration que j'ai faite. Il y a des choses importantes que je n'ai pas faites et ne ferai pas, et qui ne permettent pas de qualifier ce "travail" de restauration :
- la table et un peu abîmée. Il aurait fallu la rectifier
- les fleurages des glissières ont disparu presque partout : il aurait fallu les faire gratter
- je fais un pari sur les roulements de la broche qui semblent en bon état ; l'attachement a peu ou pas de faux rond. Alors je n'ai pas osé la démonter au risque de les détériiorer. Et au prix où sont les roulements, ça fait réfléchir
- j'ai peint directement sur la fonte avec de l'Hammerite qui semble finalement assez fragile par endroits ; je pense que la fonte n'a pas été asssez dégraissée. Il aurait aussi fallu mastiquer, aprêter à l'époxy et peindre dans la couleur d'origine au polyuréthane.
Mais bon, je n'avais pas envie de passer un an à la refaire, et d'y passer le prix d'achat de la machine (rectification + grattage + roulements + rectification cône + peinture).
Pour la lubrification centralisée des glissières, j'ai un bidon d'huile Chronos slideways ISO 64. J'utilisais cette huile sur mon tour et pour l'entretien des surfaces de ma perceuse à colonne. Elle adhère bien, et il n'y a aucune corrosion (le tour n'a pas servi depuis des mois, il est comme le dernier jour, la poussière en plus).
Les coulures d'huile, je commence à m'y faire... Il y a encore 2 jours, dès que je passais à côté, je l'essuyais.
A propos de la lubrification centralisée, les doseurs ne sont pas au mieux de leur forme. Ils ont 40 ans... Ils ne délivrent pas des quantités égales. Aucun n'est bouché, mais ce n'est pas le top ! Deux coups de pompe en laissant bien tirée la poignée pour que ça se remplisse bien avant de relâcher, et c'est huilé partout.
Le prix des doseurs chez Bijur aux USA me fait un peu réfléchir... Pas vraiment donné. En effet, il y a une équivalence exacte chez Bijur, et ils semblent assez courants. J'aimerais y raccorder les glissières verticales. Ca serait facile à faire dans la mesure où les godets huileurs sont en 1/8" BSP, et que j'ai dans un tiroir des raccords tournants pour tube de 4 mm.
Pour le reste, huile hydraulique Igol Sonhydro ZnS ISO 46 que j'avais déjà. J'ai hésité entre cette huile et de la bête Dexron, sans doute un peu trop fluide (c'est dans les 25 à 32, c'est top en anticorrosion, anti usure, etc.). Et puis elle est rouge, et je la trouve assez désagréable sur la peau.
Ce soir j'ai fait quelques mesures. En fait 3 seulement. Glissères réglées relativement serrées, et deux coups de pompe.
- déplacement du longitudinal avec pupitas dans la rainure en T du milieu. Mesure tous les 100 mm sur 600 mm de course, Verdict : variation inférieure à 0.03 mm. Si j'enlève la valeur la plus importante (qui peut être imputée à une usure ou une bigne), la variation est inférieure ou égale à 0.015 mm sur 600 mm. Valeur fabriquant : 0.0008" sur 12", soit 0.02 mm sur 300 mm. C'est ce que j'obtiens, mais sur 600 mm !
- déplacement du longitudinal avec comparateur posé au milieu de la surface de la table. Comme je m'y attendais, plus la table part vers la droite, et plus la table se lève. Le moteur d'avance est très lourd avec sa boîte Norton. Sur les 500 mm premiers millimètres, ça tient dans 0.025mm. Spécification contructeur 0.0008" sur 20", soit 0.02 mm sur 500 mm, Mais si la table est déplacée à fond à droite, donc avec porte à faux maximum, et guidage réduit (la table "rentre" de 65 mm dans la glissère du transversal), elle se lève nettement. 0.04 à 0.05 mm. Mais c'est une position extrême qu'il n'est pas très fréquent d'utiliser j'imagine. Ni recommandée. Il faudrait voir avec un contrepoids... J'avais mesuré avant nettoyage des glissières, sans le moteur, et là j'avais seulement 0.03 mm sur les 600 mm.
- déplacement transversal : mieux que 0.02 mm sur la largeur de la table, proche de 0.01 mm. Spécification constructeur : 0.0008" (0.02 mm)
A noter que la surface de la table étant un peu abîmée, il faut choisir l'emplacement de la touche du comparateur pour éviter les creux. Coups de foret, et quelques coups de fraise.
Pour être strict, il faudrait multiplier les mesures en fonction de la position en Z, et de la position du transversal. Il faudrait des heures. J'ai choisi une position moyenne de travail.
Il y a encore d'autres mesures à faire, en particulier l'équerrage du Z (je n'ai pas ce qu'il faut) et le parallélisme du bélier et de la tourelle. Plus tard. Mais j'ai confiance. Et puis, comme me l'a dit Michel, une fraiseuse, c'est une fraiseuse, pas une rectifieuse plane !
Ces mesures semblent indiquer que la machine est sans doute dans un état géométrique proche ou très proche du neuf. Il est vrai que certains détails, confirmés sur place par Michel19, démontrent que la géométrie a déjà été refaite. La broche l'a été, c'est une certitude.
De plus, les copeaux que j'ai retrouvé démontrent une utilisation soft :
- très peu de copeaux d'acier. Perçage uniquement.
- copeaux de fraisage : aluminium et plastique
Rien dans le bac de lubrification. Aucun copeau. Beaucoup de vieille huile dans les rainures de la table. Ca semble confirmer une utilisation en perçage à l'huile entière, et à sec pour alu et plastique.
Elle n'a pas dû beaucoup travailler. Mais elle était d'une saleté repoussante, et un malade mental avait mis des kilos de graisse absolument partout.
Si je fais les comptes...
achat 1700 € TTC
transport 320 € TTC
peinture, pinceaux, etc. : 100 €
kit de polissage aluminium : 50 €
roulements (tous sauf broche) : pas fait le compte, disons 100 € maxi
quelques bricoles (godets huileurs, tuyau...) : 50 €
moins de 2500 €
viennent s'y ajouter le prix des accessoires électrotechniques pour refaire une armoire avec variateur, contacteurs, boutons, armoire, voyant etc. Pas encore calculé, mais je l'aurais fait quelle que soit la machine. Donc ça ne compte pas.
Ces 2500 € sont à rapprocher du prix de la machine que je pensais acheter : l'équivalent Otelo de la HMB45 (OT25040) à 1780 € TTC en promo sans le port et sans son socle. Rien que pour l'ajout du port, d'un socle et d'une avance longitudinale, on arrive au même budget.
L'Induma à tourelle, c'est quand même autre chose.
Achetée à un professionnel, qui m'avait assuré qu'elle était géométriquement impeccable. Certes un peu chère par rapport à un achat sur la lotterie eBay, mais désormais en principe comme neuve avec juste un peu (beaucoup, en fait !) de travail.
TRable à fond à droite. Porte à faux énorme, poids de l'avance +++