Pas mal d'heures passées sur les douilles de réglage des pieds. Les taraudages dans le socle sont sales et oxydés, j'avais eu pas mal de difficultés à les déposer.
Donc, nettoyage avec Transyl, WD40 (rinçage), pâte à roder fine, en visant petit à petit tout en faisant des tas d'allers et retours. But : pouvoir visser et dévisser le douilles avec les doigts. Il aura fallu en moyenne une heure par douille. Il y en a 6 ! Pas vraiment une partie de plaisir, et un bon mal de dos à la fin...
Détail des vérins de réglage.
Un coupelle avec un écrou serti dedans. Une tige filetée qui passe au travers d'une douille. Cette tige filetée s'appuie au centre d'un pied. Ce pied est celui d'origine. ils ont tous les six été refaits. Le réglage se fait en jouant sur la position de l'écrou, de la coupelle taraudée, et sur la douille (lisse à l'intérieur)
Puis corvée de nettoyage / graissage de la fraiseuse qui n'a pas servi depuis des mois, et est couverte de poussière à cause de la rénovation du tour (malgré un drap). Ca aussi ça a pris plusieurs heures (mais ça brille).
Ensuite, il faut s'attaquer à la fixation du flasque avant de la broche. Comme le montage des roulements sera différent de l'origine, il faut considérablement renforcer pour immobiliser la broche en translation.
Tout d'abord, centrage du plateau tournant sous la broche.
Petit test comparatif entre la pinule et le comparateur. En premier à la pinule, ensuite au comparateur. Verdict : la pinule donne un écart de +- 0.02 mm par rapport au comparateur. Arbitre : la visu.
+- 0.02 mm ça peut être suffisant dans bien des cas, et la pinule permet d'aller très vite sans se contortionner pour apercevoir le quadrant..
Centrage du flasque au comparateur. Là, la pinule est inutilisable.
Le flasque possède trois trous de fixation M6 lamés. Donc, pour faire les zéros en Y et en rotation, utilisation d'un foret de 6.5 comme pige. Ca va assez bien : on voit la flexion, on entend le frottement. Une méthode plus précise m'est venue à l'esprit : une pige lisse chanfreinée sur laquelle reposerait la touche d'un comparateur...
Mais il apparait que les perçages ne sont pas très concentriques par rapport à l'alésage. Donc, une grande précision ne servirait à rien.
Le foret de 6.5 est remplacé par un foret de 5.
Le trait de marqueur rouge identifie la zone dnas laquelle il ne faut pas percer (retour d'huile).
Les plus observateurs auront remarqué que j'ai changé la position sur le madrin en mors extérieurs. En effet, à un moment ça a bougé : j'étais en limite de serrage, et ça a fini par dégager de 'escargot. Il a fallu reprendre les repères...
Se pose la question de savoir combien de vis de fixation.
D'origine, il y en a 3 (M6)
Il n'est pas possible de passer à M8 et encore moins à M10.
6 vis, ce serait une source de problèmes. 6 vis pacem, para bellum. C'est bien connu
Donc ça sera 11 vis (12 - 1).
Le flasque, avec ses 8 trous de 5, est fixé sur la poupée, redéposée pour l'occasion.
Au passage, un incident regrettable. Mon fidèle pupitas Roch au 1/100, acheté en promo 500 F il y a 10 ans, par un concours de circonstances abracadadrant, s'est retrouvé coincé entre la poupée suspendue à la grue, et le socle du tour. Il n'a pas survécu...
Le flasque va servir de guide de perçage. Mais il faut éviter au maximum l'entrée de copeaux de fonte à l'intérieur de la poupée. Un Venilia adhésif transparent est collé dessus. Le reste est obturé avec du papier absorbant, et l'intérieur est rempli avec des draps.
Mais ça ne peut pas suffire. Alors voilà ma ruse ultime : un rotor de lecteur de disquette 5"1/4. C'est un grand aimant multipoles en forme de disque (on devine l'alternance des poles aux fines limailles qu'on aperçoit disposées en rayons)
Il n'y a plus qu'à centrer l'aimant sur chacun des trous, percer, et passer l'aspirateur. Très peu de copeaux échappent à ce puissant aimant.
Avant de passer un coup d'air comprimé pour finir l'éliminer les copeaux au fond des trous, l'aimant est posé sur un vieille pointe à tracer afin d'en extraire un maximum. Ce qui reste au fond, c'est une poussière très fine.
Certes, avec ces méthodes, on se retrouve avec une foret et une pointe à tracer magnétisés... Mais c'est quoi vis à vis des roulements de précision ?
Voilà, les 8 trous sont faits. Il restera encore à la tarauder. Fastidieux, et pas question de risquer de casser un taraud machine. Ca se fera à la main et au tourne-à-gauche. Avec le disque aimanté autour également.
Demain, dernier jour de vacances.
J'ai fait un 12 ème trou, non débouchant, et de travers. On l'appellera le "trou du chef"
Le premier qui devine le rôle du "trou du chef" sera le grand gagnant.
Repose du flasque sur le plateau, re-pigeage, et c'est parti pour passer tous ces trous de 5 à 6.5.
Enfin, lamages avec une fraise 2 tailles coupe au centre de 12 mm. 12 mm, ce n'est pas standard pour une tête noyéee de vis CHC, mais les lamages d'origine font 12. Sans doute pour donner du mou compte tenu de la faible précision. Alors, moi aussi, je fait 12.
J'en repasse un coup léger pour approfondir un peu les lamages d'origine. Comme on peut le remarquer, le flasque présente quelques marques. Ces marques sont dues au fait que le flasque m'a servi d'xtracteur de broche (voir plus haut). Je vais lui passer un petit coup de surfaçage pour le blanchir. D'où les lamages un poil plus profonds.
C'est là qu'on apprécie à sa pleine valeur une machine de type Bridgeport. Pas besoin de se servir du Z. La descente sensivite avec le réglage micrométrique permet d'être rapide et précis. (il aurait également été possible de faire travailler la descente / remontée automatique, mais ça va aussi vite comme ça).
C'est tout pour aujourd'hui !