Jolie machine, j'ai la même en conventionnelle, mais avec le lardon du Z coincé (comme rappelé par Gaston, mieux vaut tenir ça à l'oeil), n'ayant pas trop de temps elle traine dans un coin de l'atelier :-(
Concernant ce problème de contre-poids, je ne sais pas où sont passés les réponses de Gaston48, mais je suis d'accord avec ce qu'il disait (et aussi avec effix), les calculs de Yakov ne sont pas faux pour autant, mais ils ne tiennent compte que d'un cas particulier en dynamique, celui où la vitesse est constante, et là en effet l'inertie n'entre pas en compte.
Il faut dire que dans la vie de tous les jours, on a du mal à appréhender l'inertie car on est confronté à ses effets en même temps que d'autres phénomènes comme les frottements, la gravité (le cas qui nous occupe) et d'autres forces externes, on a donc tendance à mettre tous ces effets dans le même sac.
Le contre-poids dans le cas présent compense la force appliquée par la gravité sur la table, la motorisation n'a plus à fournir ce travail pour déplacer la table selon l'axe Z, à vitesse
constante.
La puissance mécanique fournie par le moteur se calcule alors par P =F.v comme dit plus haut.
Par contre, dès que la vitesse change, donc qu'il y a une accélération (positive ou négative), il faut tenir compte de l'inertie des masses en mouvement, elles peuvent être fort consommatrices en puissance, et donc fatalement en couple moteur, ce qui a un impact sur les performances du système.
L'inertie du système moteur-charge est composée d'une multitude d'inerties discrètes:
-Masse en translation: Table, noix,...
-Masse en rotation: vis, rotor, engrenages de réducteurs,...
-Mouvement combinés: Billes de roulements, huile de réducteurs,....
Puisque le but de ces calculs est souvent le dimensionnement de l'actuateur (ici un moteur), et que l'inertie que ce dernier "voit" (déplace) est dépendante des liaisons cinématiques entre les divers éléments (rapport de transmission des réducteurs, pas des systèmes vis/écrou,...), on calcule généralement une inertie "équivalente".
L'inertie "équivalente", est l'élément discret unique lié directement à l'actuateur, dont l'inertie vue par ce dernier est la même que celle du système qu'on modélise. C'est en quelques sortes l'inertie de la pièce qu'il faudrait mettre en bout d'arbre d'un moteur pour qu'il se comporte de la même manière, lors des phases d'accélération (variation de vitesse), que s'il était connecté à un système plus compliqué, comportant des systèmes vis-écrou, réducteurs, masses en translation, roulements...
On introduit le rendement des différentes liaisons cinématiques dans le calcul de l'inertie équivalente, ce qui hérisse le poil des physiciens car ça viole la définition physique de l'inertie, mais ça reste un concept de modélisation courant pour les ingénieurs.
Dans notre cas, on a un moteur qui déplace une table et son contre-poids (dans des directions différentes par rapport à la gravité, mais liées malgré tout), via un système vis-écrou.
La formule classique de mécanique nous dit que C = J.alpha
C: Couple [Nm]
J: Inertie totale du système = Inertie moteur + inertie équivalente de la charge (Vis en rotation + Table/CP en translation) [kg.m^2]
alpha: accélération du moteur, et donc du système = dW/dt (lire W=oméga) [rad/s^2]
Pour calculer J on a
Masse table: M [kg]
Masse contre-poids (CP): M [kg]
Pas vis: p [m]
Rendement vis-écrou: ne (lire êta e) [/]
Inertie Vis: Jv
Inertie rotor moteur: Jm
Inertie table + contre-poids: Jl
Jv: donné par les caractéristiques de la vis
Jm: donné par les caractéristiques du moteur (son rotor)
Jl = ((
2M).(p/2pie)^2)/ne , l'écrou passe à la trappe, il a peu d'impact.
J = Jm + Jv + Jl
et
C = alpha . (Jm + Jv + ((
2M).(p/2pie)^2)/ne)))
On voit donc que pour une accélération (alpha) donnée de la vitesse de rotation du moteur d'axe (ce qui est nécessaire pour faire varier la vitesse de la table), la masse de la table
et du contre-poids interviennent dans l'inertie, donc du couple, et au final de la puissance à fournir.
En condition d'utilisation vient s'ajouter le couple Ct nécessaire au système pour exercer une force (plonger dans la matière par exemple, vaincre le frottement des glissières,...), j'ai la flemme d'en faire le développement (peut-être plus tard
), mais l'inertie n'y intervient pas.
Le couple total à fournir par le moteur= C+Ct
A vitesse W constante , alpha est nul donc C aussi, et le couple à fournir n'est plus que Ct, indépendant de l'inertie, c'est ce cas particulier qu'abordent Yakov et FTX.
Pour en revenir au problème pratique qui nous occupe, les axes d'une cnc ont rarement une vitesse contante, sauf quand l'outil se déplace à vitesse constante exactement selon la direction simultanée de tous les axes. Dans la pratique le vecteur vitesse est une vraie girouette, on démarre, on s'arrête, on va en diagonale, pire on fait des courbes!
Le terme C apparait toujours lors de l'usinage d'une pièce, et la formule montre bien que plus alpha (l'accélération) augmente, plus le couple lié à accélérer l'inertie augmente, et on arrive vite à une part prépondérante par rapport au travail réellement fourni par le système.
C'est un concept qui est rarement abordé sur le forum lors de la conception, car sans bagage théorique on a du mal à s'en convaincre, encore moins à évaluer son impact, et dans l'absolu les membres n'ont pas à démontrer de la performance des systèmes qu'ils mettent en place.
Je crois que Gaston48 est familier avec cet aspect de la conception, et ce qu'il a voulu faire en préconisant un vérin c'est réduire le terme 2M = 2x150kg à un système M+m = 150kg + 5kg (m = masse de la tige du vérin), ayant le même effet qu'un contre-poids su l'influence de la pesanteur.
Désolé pour le roman, la notation pas très orthodoxe, les formules pas lisibles, mais j'ai essayé de faire avec le moins de maths possibles.
Je repasserai pour expliquer plus en détail les conséquences que ça a sur le comportement de la machine.
Bon courage pour la remise en état, elles sont rudement bien finies ces petites fraiseuses!
NB: je ne me suis pas relu, merci d'excuser les éventuelles erreurs.