Personnellement (1,88 metre) j'ai eu une machine d'un mètre posée sur un établi d'un mètre. Je l'ai utilisée vingt ans sans difficulté. Quand on change les courroies, on ne voit pas le fond du carter, mais a quoi bon puisqu'on voit bien les courroies. Un type d'un mètre cinquante a les bras assez longs pour déplacer les courroies.
Maintenant, j'ai une perceuse de 2,50 mètres. Et elle est placée sur un piédestal de 10cm. Elle a une boîte à vitesse. Mais le sélecteur de vitesse est a peu près a 2 mètres du sol. En tout cas, il est plus haut que moi. Et ça me convient très bien. J'ai une autre perceuse. Une Précis posée sur un établi. Et je la trouve beaucoup trop basse. Je vois moins bien l'outil travailler et je dois me pencher en avant. Pas ergonomique...
En ce qui concerne le vocabulaire, bien que d'accord avec plusieurs d'entre vous sur les termes sensitive, à colonne etc... ( Voir les pouces levés) j'ai une autre vision de ce qu'on appelle jargon. En fait, j'adhere parfaitement à celle du Conservatoire National des Arts et Metiers (CNAM.) Un terme technique est un terme partagé dans toute la profession : une poupée, un cimblot, une goupille. On en trouve la définition dans le dictionnaire (ou au minimum dans la litterature professionnelle.)
Le jargon, c'est un terme utilisé dans une entreprise ou plusieurs mais qui n'est pas partagé par l'ensemble de la communauté professionnelle. Par exemple " trabouler" Trabouler, chez les moulistes et les outilleurs de Lyon et environs, c'est percer de part en part, du nom des célèbres traboules lyonnaises. Je doute fort que les marseillais ou les alsaciens "traboulent"... Pourtant ils percent...
Dans une entreprise ou j'ai travaillé, on utilisait des "Clamp". En fait dérivé de "Clips". Ça s'appelle en réalité des anneaux Truarc... Et ça tout le monde sait ce que c'est.
Un autre exemple : la "savonnette", comme certains carrossiers l'appellent est en réalité un tas américain que tout le monde connaît.
Un "bricolo" (mon correcteur d'orthographe voulait écrire brocoli...) est un outil qu'on a fabriqué soi-même. Je ne connais pas de synonyme. Et j'ai été très surpris de trouver ce terme de vieux mécanicien que je n'avais plus entendu depuis 15 ans, dans un bouquin acheté le semaine passée. Un bouquin de 1950...
Au CNAM, le jargon est banni. Seul le vocabulaire technique professionnel est autorisé.
La langue française est l'une des plus riches du monde. L'immense majorité des anglicismes ont une traduction en français. Faisons-la vivre, c'est une richesse. Les entreprises ferment les unes après les autres. D'ici peu nous serons les garants de ce patrimoine. Pour moi, il a une grande valeur.
Je m'attriste de voir mourir notre vocabulaire technique et celui de la carrosserie (une voiture n'a pas un toit, mais un pavillon...) et le plus riche de tous à mon avis, celui de l'architecture tué par l'arrivée des agglomérés et autres plaques de plâtre...
Je suis très déçu de voir que les belges, les canadiens et les Nord-africains écrivent souvent mieux le français que nous qui bourrons nos textes d'anglicismes.