D
DidierV
Ouvrier
Bonjour à tous,
J'ai décidé de faire ce post à l'occasion de la ré-anodisation de 2 tambours de moulinets de pêche, confiés par un passionné :
Le cahier des charges :
Comme pour une pièce à usiner, Il est important de se donner un cahier des charges ! Pour les pièces en question, voici la demande de l'utilisateur :
« Je veux que ces pièces soient « Jaune or » ». Simple, mais peu précis. Un exemple sous forme d'image est donné, que je ne publie pas ici comme je ne dispose pas des droits de la photo en question.
Ces pièce sont anodisées. Donc, il faudra les dé-anodiser avant de les ré-anodiser. Nous parlerons de cette étape en détail plus tard, mais sachez que la dé-anodisation implique un satinage de la pièce qui lui donnera un ton plus mat. La seconde question à se poser est donc « La pièce doit être mate ou brillante ?»
« Mate ou brillant » n'est pas un niveau de qualité, c'est un choix ! Certains voudront un violet bien flashy, d'autre un bleu mat et discret... C'est une simple histoire de goût.
La question fut posée au propriétaire des pièces qui me répondit « Un peu brillant, mais pas trop ». Je garde cet option, nous verrons plus tard comment je la traduirai.
3ème question, quel est l'alliage ? Bien sur, je ne m'attendais pas à une réponse claire ! Mais une chose est sur, à une question non posée, il n'y a aucune réponse... donc, autant tenter le coup. La réponse fut simple : « Pfffffff ?!? ». Gardons aussi ce point en tête, nous y reviendrons plus tard !
4ème question, « Quelles sont les tolérances de la pièce ? ». Réponse : « Rien de bien spécial ». Ok, je note !
5ème question, « Quelles zones seront invisibles ?». Réponse : « La partie intérieure et la face avant qui reçoit un carter »
Voila, nous avons de quoi créer notre mini cahier des charges : La pièce est anodisée, donc, il est très probable que la ré-anodiser ne sera pas un problème. Anodisation brillante, mais pas trop, alliage inconnu, pas de tolérances « dangereuses » et prise de pièce en intérieur.
Étape 1 : La dé-anodisation :
NB : Ceci est valable pour tout ce qui suit : Lunette de protection, gants et travail en zone aérée.
On achète en supermarché un litre de lessive de soude (environ 3€) :
On met, dans un bac plastique de 10 litres, 6 litres d'eau du robinet. On verse dedans le litre de lessive de soude. Voila, on obtient un bain de dé-anodisation de 7 litres.
On attache la pièce avec un fil de pêche ou un crochet en inox et on la trempe dans ce bain de décapage à température ambiante (20°C).
Voici ce qui se passe :
Au début, rien, c'est normal.
Au bout de 3 minutes, on constate de légères bulles : On commence à attaquer la couche anodique.
A 3 mn, on ne voit plus rien, il faut ressortir la pièce de temps en temps pour voir où on en est...
Il faut savoir que la plupart des anodisations « industrielles » font de 15 à 20µ. Pour être sur de parfaitement dé-anodiser, laissez tremper entre 18 et 30 mn. En dessous, il risque de rester des traces d'alumine. Au dessus, vous attaquez inutilement la matière. Surtout, ne vous fiez pas à la coloration ! Ne vous dites pas « la couleur est partie, donc ma pièce n'est plus anodisée ». C'est faux, car les pigments ne sont que dans les 2/3 supérieurs de la couche : c'est la zone poreuse. Le dernier tiers est la couche massive, qui n'est pas pigmentable car non poreuse. De plus, une fois la barrière du colmatage passée, la soude va détruire plus vite les pigments que l'alumine...
Au bout de 30 mn, dans mon cas, la pièce est totalement décapée :
Rincez abondamment sous le jet du robinet.
Notez que les gravures laser sont encore apparentes.
Voila, dans le post suivant, nous allons pouvoir attaquer la première étape du processus d'anodisation : La préparation.
J'ai décidé de faire ce post à l'occasion de la ré-anodisation de 2 tambours de moulinets de pêche, confiés par un passionné :
Le cahier des charges :
Comme pour une pièce à usiner, Il est important de se donner un cahier des charges ! Pour les pièces en question, voici la demande de l'utilisateur :
« Je veux que ces pièces soient « Jaune or » ». Simple, mais peu précis. Un exemple sous forme d'image est donné, que je ne publie pas ici comme je ne dispose pas des droits de la photo en question.
Ces pièce sont anodisées. Donc, il faudra les dé-anodiser avant de les ré-anodiser. Nous parlerons de cette étape en détail plus tard, mais sachez que la dé-anodisation implique un satinage de la pièce qui lui donnera un ton plus mat. La seconde question à se poser est donc « La pièce doit être mate ou brillante ?»
« Mate ou brillant » n'est pas un niveau de qualité, c'est un choix ! Certains voudront un violet bien flashy, d'autre un bleu mat et discret... C'est une simple histoire de goût.
La question fut posée au propriétaire des pièces qui me répondit « Un peu brillant, mais pas trop ». Je garde cet option, nous verrons plus tard comment je la traduirai.
3ème question, quel est l'alliage ? Bien sur, je ne m'attendais pas à une réponse claire ! Mais une chose est sur, à une question non posée, il n'y a aucune réponse... donc, autant tenter le coup. La réponse fut simple : « Pfffffff ?!? ». Gardons aussi ce point en tête, nous y reviendrons plus tard !
4ème question, « Quelles sont les tolérances de la pièce ? ». Réponse : « Rien de bien spécial ». Ok, je note !
5ème question, « Quelles zones seront invisibles ?». Réponse : « La partie intérieure et la face avant qui reçoit un carter »
Voila, nous avons de quoi créer notre mini cahier des charges : La pièce est anodisée, donc, il est très probable que la ré-anodiser ne sera pas un problème. Anodisation brillante, mais pas trop, alliage inconnu, pas de tolérances « dangereuses » et prise de pièce en intérieur.
Étape 1 : La dé-anodisation :
NB : Ceci est valable pour tout ce qui suit : Lunette de protection, gants et travail en zone aérée.
On achète en supermarché un litre de lessive de soude (environ 3€) :
On met, dans un bac plastique de 10 litres, 6 litres d'eau du robinet. On verse dedans le litre de lessive de soude. Voila, on obtient un bain de dé-anodisation de 7 litres.
On attache la pièce avec un fil de pêche ou un crochet en inox et on la trempe dans ce bain de décapage à température ambiante (20°C).
Voici ce qui se passe :
Au début, rien, c'est normal.
Au bout de 3 minutes, on constate de légères bulles : On commence à attaquer la couche anodique.
A 3 mn, on ne voit plus rien, il faut ressortir la pièce de temps en temps pour voir où on en est...
Il faut savoir que la plupart des anodisations « industrielles » font de 15 à 20µ. Pour être sur de parfaitement dé-anodiser, laissez tremper entre 18 et 30 mn. En dessous, il risque de rester des traces d'alumine. Au dessus, vous attaquez inutilement la matière. Surtout, ne vous fiez pas à la coloration ! Ne vous dites pas « la couleur est partie, donc ma pièce n'est plus anodisée ». C'est faux, car les pigments ne sont que dans les 2/3 supérieurs de la couche : c'est la zone poreuse. Le dernier tiers est la couche massive, qui n'est pas pigmentable car non poreuse. De plus, une fois la barrière du colmatage passée, la soude va détruire plus vite les pigments que l'alumine...
Au bout de 30 mn, dans mon cas, la pièce est totalement décapée :
Rincez abondamment sous le jet du robinet.
Notez que les gravures laser sont encore apparentes.
Voila, dans le post suivant, nous allons pouvoir attaquer la première étape du processus d'anodisation : La préparation.