grattage
Bonjour,
Re: grenouille 32,
A la lumière de mon expérience, j'ai un doute sur les beaux jours des gratteurs.
Le métier est noble, cela va sans dire, mais le progrès consiste justement en la vulgarisation des sciences et des techniques, donc à la simplification.
Avant on grattait puis regrattait les machines (recyclage avant l'heure), maintenant on jette pour refaire.
Envisagez vous le rodage des soupapes aux prochains 50 000 kms sur votre voiture ?...
Eh bien voyez vous, j'ai de plus en plus de clients qui résonnent ainsi, et on jette des machines outils au potentiel certain.
Ainsi, nous sommes en 2011, les machines actuellement en phase de rétrofit sont celles de la génération 60-80, la plupart ont déjà été refaite 1 voir 2 fois, c'est donc globalement la dernière épreuve avant la sous cote glissière.
La génération suivante c'est banc mécanosoudé ou béton composite avec rails de guidage ou glissières en acier traité...
Voyez, je pense que le grattage c'est comme les transports de bois sur la dordogne avec des gabares, c'est d'une autre époque.Et je vois mal les constructeurs revenir au bancs en fonte ductile moulée en grande série...
Re: JF,
Oui, il faut en parlé de l'affutage des lames, savoir générer son propre outil, adapté à sa morphologie.
Car le premier problème du gratteur, c'est lui même, je veux dire sa disymétrie du geste.
Ainsi, avant de commencer, vous devez connaitre votre main directrice (droitier ou gaucher), votre pied directeur (appel droit ou appel gauche), votre oeil directeur.
Donc, globalement, les lames sont affutées selon un angle de coupe précis et fonction de la matière, mais relativement à la direction du plan à gratter, cet angle dépendra de l'inclinaison du grattoir, donc de la morphologie du gratteur.
En ajustage, la situation du meilleur plan se détermine ainsi :
point fermé, tête droite, vous mettez votre point sous le menton, coude vers le bas.
La position du coude représente la hauteur idéale, pour vous, du plan de travail. Ainsi, les mors de votre étau éfleureront votre coude, comme la surface à gratter devrait aussi le faire.
Cette hauteur ''morphologique'' est celle de moindre fatigue. Si votre surface à gratter est à un niveau moindre, vous devrez vous arc bouté au dessus d'elle, donc générer une fatigue supplémentaire pour votre organisme.
L'inclinaison de votre outil aussi génère une fatigue, c'est pourquoi la méthode italienne (grattoir à tirer) prone un transfert de charge sur l'épaule et consacre les deux mains à la traction de l'outil, non au portage. C'est la méthode de grattage la plus précise (course bien contrôlée) et la moins fatiguante (moindre énergie).
Tandis que dans la méthode suisse (à pousser), une main appuie tandis que l'autre pousse.
De nos jours, les manches de lime sont concu par d'excellents ingénieurs, assistés d'une batterie CAO sophistiquée, peu de ces ingénieurs utilisent le manche à la ligne ''new désign'' ainsi élaborée.
Pourtant, il faudrait, de temps en temps, histoire d'arrèter un peu les conneries.
Donc, dans la méthode à pousser, la paume de votre main directrice (contrôle de la course), transfere un effort à la lame via le manche.
Le point d'appui de ce manche, dans votre main, est le creux de paume, soit un point situé sur au premier tiers de la distance entre le poignet et le bout du majeur.
Comme votre souci majeur est la fatigue, vous éviterez donc les manches ''high tech'' en mousse de polyuréthane top class au profit d'un manche en bois, sphérique coté paume et dont le diamètre vaut le tiers de la distance précitée (soit donc environ le tiers de l'empan).
Un bon grattoir à main est donc un grattoir à manche bois, sphérique coté paume pour mieux répartir la pression de l'effort, de diamètre 30 à 40 (série renard) environ, mais c'est selon la main.
Certain on construit des grattoirs avec manche type boule bakétite. C'est pas forcément ridicule, la pression locale sur la chair est faible, donc cela convient.
Pour la longueur du grattoir, on choisi en général la longueur de l'avant bras, mais là, je ne connait pas de règle similaire au cas des limes.
La largeur de la lame dépend de la précision souhaitée. Plus le nombre de points de portée est
élevé, plus la lame doit être fine. En général, les largeurs ''commerciale'' sont 1/2 pouce, 1 pouce et 1 pouce 1/4, et leurs dérivés métriques qui sont 15, 25 et 30 mm.
Pour les grattoirs spécifiques (feuille de sauge par exemple), je vous recommande de faire vous même vos outils, les qualités du commerce sont médiocres.
Pour les grattoirs '' à pousser'', les portes lames ''sandwick'' de 300 sont bons, quoi que un peu court (c'est juste mon avis).
Si la machine outil est restrictive coté matière (fonte, acier, bronze, turcite, bakêlite, ptfe, régule), la technique du grattage ne l'est pas puisque nous évoluons entre le ciselage d'un coté (arète de coupe unique) et le rodage de l'autre (arètes de coupe multiples). Vous pouvez donc élaborer votre geste sur toute matière qui vous convient, mais choisissez au moins quelque chose d'homogène dans la structure moléculaire (pas de matière fibreuse par exemple).
Je mettrais quelques photos d'outils, à plus.