connaissez vous les "japan cazeneuve"??

  • Auteur de la discussion dranguila
  • Date de début
R

romain

Compagnon
Bonsoir,
Un grand merci pour cet exposé historique que j'ai lu avec passion.
Auriez vous des infos concernant l'histoire des autres marques (Certaines disparues) du groupe CATO (Vernier, Ernault...).
Bonne soirée.
 
M

micluc

Ouvrier
tour japan caseneuve

Bonjour à tous,

Je me sens un peu responsable d'avoir incité M MAUREL (une connaissance de 40 ans)à s'inscrire sur ce forum et à la fois satisfait de constater l'intérêt que vous porter à l'histoire de CAZENEUVE. Je regrette cependant l'attitude d'une trés petite minorité exigeante qui ne prend même pas la peine de dire bonjour ou merci.Heureusement la plus part d'entre vous sont des gens bien élevés et sympathiques comme on aime à rencontrer

Cordialement.

Micluc
 
M

MAUREL

Nouveau
Bonjour,
Mon ami miclu ne m'avait pas dit que le sujet allait passionner tant de monde et surtout des spécialistes comme vous. C'est toujours agréable de revenir sur son passé (hélas chaque jour plus lointain).
Dans l'ordre inverse :
Merci GASTON pour ces photos du HBY 590CL12 et la vue développée de la poupée. (Le projeteur qui l'avait en charge s'appelait Gaston et il est décédé au travail).
Qu'y a-t-il dans l'amortisseur, c'est là tout le secret du brevet ! (maintenant dans le domaine public).
C'est un ensemble constitué de deux pièces (voir croquis) Au moment de l'inversion la pièce avec les palettes est freinée par l'air qui s'échappe par un petit trou calibré qui relie les deux chambres. Il faut que le tout soit parfaitement ajusté (voire rodé) car il n'y a pas de joint et le plus petit jeu détruit l'effet d'amortissement.
Anecdote:
A l'origine nous utilisions de l'huile, injectée avec un joint tournant, qui s'échangeait entre les deux chambres.(comme un amortisseur voiture); Le transfert était trop long et l'amortissement trop important.
Un jour le prototypiste a oublié de mettre en marche la pompe à huile et....miracle l'amortissement était parfait. (il a eu une bonne prime !)
L'air a donc remplacé l'huile dans l'inverseur.
Lors des premiers essais nous avons eu la surprise de voir reculer brutalement le chariot à chaque inversion. Au démontage nous avons constaté la présence de calamine. Sous l'effet de la pression le mélange huile-air explosait comme un moteur diesel.
Le problème a été résolu par l'adjonction de minuscules trous latéraux qui à la manière d'un moteur deux temps aspirait l'air frais et l'huile indispensable et décomprimaient la chambre pour éviter l'explosion en fin de course.
Trois pièces seulement mais des trésors d'ingéniosité d'une toute une équipe et des heurs d'observation et d'analyse.

Pour qu'il n'y ait pas de jaloux j'essaye de vous préparer une anecdote "chinoise" pour le HBX et une petite réponse pour le HBCN 2
En ce qui concerne le musée de la MO, je crois qu'il y en a un petit à St Omer, mais c'est vrai que ça manque en France, les allemands l'ont bien fait à Munich.
Bon après midi, à bientôt;
JMVoir la pièce jointe inverseur.pdf
 
M

MAUREL

Nouveau
Bonjour,
Comme promis un petit conte… pour vous endormir.
En 1976 CAZ. a participé, comme cela était le cas presque chaque semaine dans un pays différent (machines vendues dans 114 pays) à une exposition à PEKIN.
Pendant les 10 jours nous avons vu défiler des milliers de chinois autour du HBX360. Chacun voulant toucher les commandes écartant même le démonstrateur. Ils ont été si nombreux qu’à la fin de l’expo les poignées en plastique du volant longitudinal étaient usées !
Par contre aucun contact avec les acheteurs officiels, qui à cette époque, centralisaient tout. Nous sommes rentrés en France bredouilles et déçus.
Quelques mois plus tard, mais là aussi il y aurait une longue histoire drôle à conter, nous recevons sans explications la commande pour plusieurs centaines de HBX 360, heureuse période !
En 1982 j’ai l’opportunité de retourner en Chine faire un circuit touristique de 3 semaines (à cette époque le pays était encore très fermé).
Vers le milieu du séjour dans un village reculé de la province du Yunnan, l’accompagnateur-interprète vient me voir et me demande si je suis le M. MAUREL du HBX360 de CAZENEUVE. Comme ils savent tout, j’acquiesce.
Sans que j’ai à donner mon avis, il m’informe que le lendemain je quitte le groupe pour une visite spéciale dans une usine proche qui a reçu des HBX quelques années auparavant.
Loin de me réjouir cette nouvelle m’inquiète. L’année précédente un technicien de RATIER FOREST avait été séquestré (à l’hôtel) plusieurs semaines, le temps que la maison mère envoie techniciens et pièces pour dépanner une machine.
C’est inquiet que je pars le lendemain (non sans avoir donné des instructions à mes compagnons de voyage en cas d‘absence prolongée).
Arrivée sur place après l’inévitable réception par le représentant du Parti et le directeur de l’usine, on m’amène près des 6 tours reçus en dotation dans l’établissement.
Après un bref entretien entre le directeur et l’opérateur, ce dernier se précipite vers moi pour m’embrasser les mains !!! J’avoue ne jamais avoir été aussi gêné de ma vie !
Confidence : C’est le seul HBX 360 de ma vie que j’ai vu qui ne perdait pas d’huile … Il y a un Dieu pour les Cazeneuvistes….

Vous pouvez vous réveiller, à la prochaine fois..
Cordialement
JM
 
C

Case590

Compagnon
Bonjour,
Oui, que la prochaine fois arrive vite !

Confidence pour confidence mon HBY590 ne perd pas d'huile !
ou très peu alors

Cordialement
jean
 
V

Vapomill

Compagnon
Bonjour!
J'suis déçu...
J'ai pô dormi!
Mais alors pas du tout!
Merci! merci mille fois! Surtout, n'hésitez pas à nous raconter d'autres histoires!
Vraiment fascinant cet "amortissur" ça implique une qualité d'usinage extrême!
Bravo, et à bientôt!
Cordialement, Bertrand.
 
R

romain

Compagnon
Bonsoir,
Merci, merci et encore merci.
Ça se lit comme un super roman. J'espère aussi qu'il y aura d'autres épisodes!!!.
Bonne soirée.
Romain
 
P

papeteme

Compagnon
Bonjour M. Maurel,

Mille mercis pour cette histoire Cazeneuve racontée avec ses croustillantes anecdotes. C'est vraiment pour nous un réel plaisir que de pouvoir à un moment côtoyer une personne qui a eu une telle action sur la création de ces machines de rêves qu'ont été les HB, HBX et HBY.

Vous lire me redonne le même plaisir que j'avais eu autrefois à écouter Marcel Guiguet (de 38 Corbelin) me parler des motos de course qu'il fabriquait autrefois.

Un autre point me touche particulièrement. Il y a une vingtaine d'années, j'ai eu à intervenir à votre usine de Pont Eveque à la demande de M. Giroud. Il s'agissait de rénover le circuit hydraulique de la machine à rectifier les bancs de tour : longs vérins d'avance et surtout dispositif de diamantage qui générait le profil du banc.

Aujourd'hui, je déplore que vous n'ayez pas (à ma connaissance) produit de machines de la taille d'un De Vallière ou d'un AC280 qui conviennent à mon atelier de retraité.

Encore merci pour les infos transmises et surtout pour le bonheur partagé.
Bien cordialement. Papeteme.
 
L

loic999

Nouveau
Bonsoir Mr Maurel,

Un grand merci pour vos fascinantes histoires, c'est un régal!

Je ne regarde plus mon HBX de la même façon

Cdt

loic999
 
M

MAUREL

Nouveau
Si ca vous plait on continue, mais attention la semaine prochaine sera beaucoup moins disserte.
Je dois travailler. Quoi travailler à la retraite ? C'est difficile de ne rien faire, aussi j'essaye de transmettre en enseignant bénévolement mon expérience mais surtout une façon de voir les choses. J'ai comme ceci un peu moins l'impression d'être à la charge de la société avec ma retraite. Si j'en crois ce que je lis sur le forum, je ne suis pas le seul et tant mieux.
Vous êtes tous des passionnés qui ne voulez surtout pas vous ennuyez et enfin laisser libre cours à vos imaginations. C'est bien ça aide à rester jeune.
La petite histoire suivante m'amènera demain à vous révéler un ou deux (petits) secrets pour réussir vos projet, avant une pose involontaire sur le forum.
Amicalement
JM
Une petite histoire HBCN2
Cette machine (sur la base du HBX 360) a été en son temps -1979- (peut-être un peu trop tôt) révolutionnaire. L’idée était de pouvoir se passer de la programmation classique, à l’apprentissage et de pouvoir aussi utiliser la programmation standard (à l’époque ruban perforé) ou mieux se raccorder directement sur un calculateur extérieur de PAO (encore à ses balbutiements).
Aucun directeur de commande du commerce ne répondait à ces critères à l’exception de ceux conçus par Jean Feutrier à St Etienne, une petite entreprise familiale, très, très en avance sur les idées du futur de la CN.
Cette révolution technique, qui 5 ans plus tard s’appellera la CNC et nous reviendra du Japon, allait disparaître. La surface financière de Feutrier était beaucoup trop faible pour se lancer dans ce genre produit industriel de haute technologie et ce malgré les soutiens de Sculfort et Cazeneuve. Il arriva ce qui devait arriver : un malheureux dépôt de bilan.
Le concurrent français (suivez mon regard), qui lui avait à l’époque de gros moyens, repris la société. Nous avons cru alors que cette technologie de pointe allait pouvoir s’épanouir grâce ce rachat. Et bien non, figé dans un conservatisme étroit, l’opération n’avait eu pour but que d’étouffer cette vision futuriste. Elle sera redécouverte beaucoup plus tard, sans l’esprit d’innovation d’une petite structure.
Nous ne nous sommes pas très éloignés du HBCN2, car au moment de l’arrêt l’usine Feutrier, nous étions sur le point d’obtenir le directeur de commande idéal (fruit d’une étroite collaboration entre les informaticiens et surtout les usineurs, qui finalement sont les utilisateurs).
Une autre société va relever le défi, la CERCI. Vous ne connaissez pas ? Ce sont eux qui concevaient les biens aimés péages automatiques de nos autoroutes ! Tout était enfin prêt.. mais…
Il restait un problème à régler.
Pour des raisons d’ergonomie le pupitre avec son clavier devait se trouver au-dessus de la zone de travail, à la hauteur de la contre pointe. Un lieu arrosé par les projections et surtout la condensation. Aucun des claviers du commerce n’était assez étanche.
Nuits blanches, essais multiples ce problème apparemment mineur restait un handicap majeur à la commercialisation.
Profitant de l’exposition « Int’l Machine Tolls Show » de Chicago, j’arpentais les kilomètres d’allées à la recherche du constructeur qui aurait déjà résolu le problème (espion, déguisé en bac à copeaux pour passer inaperçu), mais que nenni.
Las de déambuler, je décidais de me restaurer dans un grand restaurant américain : Mac DO, que José Bové me pardonne !
Là soudain, sous mes yeux, la solution : Les caisses enregistreuses avec des claviers sensitives (inconnus en Europe).
Ni une, ni deux contacts avec le fabricant des caisses, puis le fournisseur de claviers et en 72 heures le prototype prenait les airs pour la France.
Voilà comment le HBCN2 a été la première machine-outil au monde équipé d’un clavier sensitive aujourd’hui universellement utilisé.
Qui a dit que les Fast-Food étaient mauvais pour la santé (mentale) ?
JM
A suivre…
 
M

MAUREL

Nouveau
Ce n'est pas une histoire mais la réponse à une question arrivée sur le forum privé qui pourra en intéresser plus d'un.

Arrivé sur ce forum poussé par miclu pour répondre à une question historique, je l'avais prévenu que je me refuserais à toutes questions techniques précises.
Exceptionnellement je vais vous donner quelques petites explications, je mets la réponse en ligne pour tous car elles pourront servir beaucoup d'autres utilisateurs.

Le nez CAZENEUVE[/color]

Le nez de broche dit "Cazeneuve" est apparu dès 1949. sa conception est basée sur un principe simple qui assure sa grande précision, au détriment de quelques difficultés d'usinage.

La face avant de la broche est plane et rectifiée.
Le cône extérieur (environ 7° de mémoire, mais à vérifier) est de grand diamètre.
Il faut un faux plateau pour adapter les mandrins en utilisant le centrage normalisé prévu sur ceux ci.

Comment il fonctionne :
Le centrage est assuré par le cône extérieur.
Les trois vis pointeaux servent à assurer la mise en place du plateau. comme il s'agit de cône il y a une légère déformation du métal et un pincement, qui va assurer l'entrainement et la transmission de la puissance, sans aucun effort sur les vis.
Pour éviter un mauvais centrage il est utile que les surfaces planes viennent juste au contact.
En une seule opération nous assurons l'entrainement et le centrage par le cône, le cone étant extérieur et de grand diamètre, il ermet d'assurer des passages de broche important, contrairement au nez iso - camlock -classique (cône de petit diamètre - moins précis et effort d'entrainement assuré par les vis de fixation, d'où contraintes sur la broche.

J'ai vu des mandrins fonctionner sur des machines sans les vis pointeaux FORTEMENT DECONSEILLE et faire des usinages importants, pour vous dire que ce type d'entrainement est efficace.

_________________
Jamawi

 
C

Case590

Compagnon
Splendide la petite histoire du HBCN2 !

Vivement demain.
cordialement
jean
 
V

Vapomill

Compagnon
Merci M.Maurel!
C'est un vrai bonheur de vous lire!
Je n'ai jamais travaillé sur Cazeneuve, mais je me souviens qu'un collègue disait avoir du mal à extraire son mandrin...n'y a-t-il pas une vis pointeau à cet effet comme sur les tours Haulin?
Cordialement, Bertrand (qui rêve d'un HBX360...)
 
C

confalo

Apprenti
Bonjour,

Et un grand merci pour toutes vos magnifiques explications sur les cazeneuves, je ne posséde pas de cazeneuve mais comme beaucoup je réve de me payer un jour un 360 HBX.
Svp continuer de nous raconter encore de vos fantastiques anecdotes.

Encore merci. Robert.
 
W

werquin

Apprenti
Promo CAZENEUVE

Bonjour Mr MAUREL ,
Tout d’abord merci pour toutes vos histoires sur la marque aussi dévorente l’une que l’autre.
J’ai une question au sujet de la promotion de CAZENEUVE, il est vrai qu’un camion itinérant de la marque circulait partout en Europe transportant un tour pouvant fonctionner et visitant les clients potentielle ?
Merci pour votre réponse...
Slts.
 
L

loic999

Nouveau
Bonjour à tous, et bonjour Mr Maurel,

Cela peut paraitre lourd mais je tiens à vous remercier une fois de plus pour votre intervention sur notre bien aimé forum.

je ne cache pas que je suis honoré et fier qu'il me soit permis de "converser " avec une personne qui a activement participé au développement du patrimoine industriel français (originaire du bassin houiller de lorraine et "enfant du charbon", dieu sait a quel point j'y suis attaché à notre patrimoine).

Trêve de compliment!

Le passage sur le nez de broche m'a tout particulièrement intéressé, je me suis toujours demandé pourquoi Cazeneuve faisait "bande à part", vous avez repondu a ma question!


"Arrivé sur ce forum poussé par miclu pour répondre à une question historique, je l'avais prévenu que je me refuserais à toutes questions techniques précises.
Exceptionnellement je vais vous donner quelques petites explications, je mets la réponse en ligne pour tous car elles pourront servir beaucoup d'autres utilisateurs. "


Je respecte et comprend votre choix, je me permet quand même de profiter de cette occasion pour poser une autre question (à vous comme a tous les autres utilisateurs du forum) : est-il possible de se procurer les dimensions exacte du cône du faux plateau pour HBX360?

En vous remerciant d'avance d'une éventuelle réponse,

Cordialement,

Loic999
 
M

micluc

Ouvrier
broche

Bonjour Loic999.

M Maurel m'a dit : vous n'aurez pas les côtes, elles etaient contrôlées à l'aide de tampons de contrôle.Si vous souhaitez des côtes, faites contrôler votre faux plateau en tridimentionelle,pour les amateurs je joints la photo de ma construction, je suis centré par une partie cylindrique les vis font plaquer sur la face comme le dessin de M Maurel.


Cordialement.
Micluc

 
M

MAUREL

Nouveau
Bonjour,
Le camion de démonstration, encore une chose que j’avais oublié !
En 1969, le marché de la Machine-outil était très différent de celui d’aujourd’hui. Il fallait entre 2 et 4 ans de délai, selon les modèles, pour se voir livrer son tour HB. Dans ce contexte, les nombreuses foires- expositions ou la machine outil était présente donnaient l’occasion aux constructeurs de garder le contact avec leurs clients et de montrer que malgré leurs délais longs ils avançaient.
Les « anciens » se souviennent certainement avec un brin de nostalgie de l’exposition thématique de la Biennale de Paris au CNIT de la Défense et des multiples foires régionales comme la Foire de Lyon, La Roche sur Foron, etc. ou la MO se faisait une petite place entre les chambres à coucher et le saucisson (et aussi le vin blanc avec les clients !). Ces actions de « communication » comme on dit aujourd’hui se répétaient dans toute l’Europe et au-delà des océans (USA, Brésil, Japon, Chien, etc…) pour préparer l’avenir.
Pour éviter de se trouver en position de recul, il convenait de présenter rapidement les nouvelles réalisations, mais voilà nous ne disposions que de deux ou trois machines de démonstration : difficile de satisfaire toutes les demandes des services commerciaux.
C’est là que l’idée du camion de démonstration est née.
C’était un véhicule mythique, un « STRADAIR » BERLIET spécialement équipé. Je sais que beaucoup d’entre vous n’était pas né (ça fait toujours plaisir de se rajeunir !). Ce modèle doté d’une suspension pneumatique, toute désignée pour les transports fragiles, se conduisait aussi facilement (même mieux) qu’une voiture de tourisme de l’époque. Trop en avance sur son temps, il souffrait d’un manque évident de fiabilité et son lancement sera l’une des causes du déclin de Berliet qui rentrera plus tard dans le giron de SAVIEM devenu RENAULT.
Revenons à nos moutons (non nos tours !). A l’intérieur du camion un tour, pour la première tournée qui durera environ 2 ans – un HB 575 CL12 à cycles automatiques. A chaque étape, programmée par le service commercial et les représentants locaux, le camion se déployait révélant ses aménagements techniques et de réception puisqu’il contenait un petit salon avec bar (pour les clients pas le chauffeur). Les points d’arrêts variaient d’un endroit à l’autre selon les possibilités : Cour du bureau régional, enceinte d’une grande entreprise régionale, école ou lycée et même en Bretagne le Presbytère !
Les seules obligations étaient de pouvoir disposer d’une place suffisante, d’une alimentation électrique de puissance requise et bien sur de l’autorisation de pouvoir faire venir des clients proches.
Il fallait une heure pour implanter « Le Circus », surnom donné à l’opération. Le déploiement, la mise à niveau du camion avec des vérins hydrauliques et le raccordement électrique faits, nous pouvions recevoir les clients et réaliser devant eux nos pièces de démonstrations ou leurs propres pièces si la machine s’y prêtait.
Après la tournée française, le camion sillonna toute l’Europe. Les frontières n’étant pas encore ouvertes, il fallait souvent plus de temps pour les papiers que pour faire 4 présentations.
Les fins mécaniciens objecteront que la mise à niveau du tour devait être faite après chaque déplacement, effectivement, mais ce n’était pas le banc du tour qui se déformait mais le châssis du camion ! Comme ceci ne nuisait pas à la précision des pièces réalisées, nous avons supprimé cette étape de la préparation et utilisé un nouvel argument pour démontrer la rigidité du banc CAZENEUVE !!
L’aventure s’arrêta avec la mort de notre valeureux camion presque 200 000 km plus tard. L’idée a ensuite reprise par beaucoup de constructeurs européens.
Je n’ai pas oublié les secrets promis, mais il faut bien garder du suspens dans les feuilletons !
JM
Dans nos prochains épisodes : La fabuleuse naissance du HBCN 1 !
 
L

loic999

Nouveau
Re: broche

micluc a dit:
Bonjour Loic999.

M Maurel m'a dit : vous n'aurez pas les côtes, elles etaient contrôlées à l'aide de tampons de contrôle.Si vous souhaitez des côtes, faites contrôler votre faux plateau en tridimentionelle

Merci pour de m'avoir répondu!

Cordialement

loic999
 
P

papi mousot

Compagnon
Bonjour à tous.

Bonjour Mr Maurel.

Suite à l’achat d’un HBX 360, en pièces détachées (LBC) et ne connaissant pas réellement le produit.
Je me retrouve à rechercher quelques infos pour le remontage prochain de ce tour.
Quelle surprise pour moi de lire avec des yeux grand ouvert les récits du maitre de l’époque de chez Caseneuve.

Merci Mr Morel pour tous ces renseignements et anecdotes me motivent d’avantage à reconstruire cet HBX 360.

Salutations cordiales, Olivier
 
J

Jebri

Ouvrier
Bonsoir M Maurel,
Je n'étais pas encore tombé sur ce fil mais je viens, avec délice, d'en lire toutes les pages.
Merci pour tous ces récits, quel plaisir de pourvoir profiter de tous ces détails provenant d'un concepteur de ces machines. Je n'ai pas la chance d'avoir un Cazeneuve mais c'est très agréable de pouvoir découvrir l'historique et la petite histoire de ces machines
Recevez mes sincères salutations.
Georges.
 
J

jcb

Compagnon
Bonsoir.
Je viens de découvrir ce post et les interventions de M Maurel.
C'est une grande chance de lire ces pages d'histoire des productions Cazeneuve!
Merci M. Maurel!
 
H

HBX360

Compagnon
Bonsoir Mr MAUREL , Bonsoir à tous,

C'est avec un immense plaisir que je découvre (un peu tardivement) ce fil. Je vais imprimer ces pages et les garder précieusement avec la doc de mon HBX.

Un grand merci Monsieur MAUREL pour toutes ces informations.

Depuis que j'ai découvert le HBX360 (j'en ai acheté un d'occasion), un BC, je ne jure que par lui.

Maintenant que je connais l'historique du HBX360, j'ai un peu honte d'avoir pris ce pseudo

Sincères salutations.

Christian
 
L

Le_Chat

Compagnon
Bonsoir,

Je n'ai pas de tour cazeneuve mais je dois avouer que je ne lis plus vos interventions Mr Maurel, je les bois, merci beaucoup, c'est génial de votre part.
 
M

MAUREL

Nouveau
Bonjour à tous,
Il y a bien longtemps, mais dans une autre galaxie comme le disait « Stars Wars », je vous avais promis des pans de l’histoire de Cazeneuve. Après une longue absence (du forum) je vais essayer de vous conter une nouvelle anecdote.
Pourquoi avoir appelé le HBY 590, successeur du HBX 360 – H.B.Y ? Simple me répondrez-vous la lettre Y suit le X dans l’alphabet ! Et bien non c’est beaucoup plus cocasse.
En 1968, le HBX 360 était déjà fabriqué au Japon (voir forum Japan Cazeneuve) dans l’usine Cazeneuve d’Osaka Kosakusho. Les HB étaient construits, sous licence, par la société SHOUN située à Ofuna dans la banlieue Sud (Quand même à 60 km !) de Tokyo. Le marché de la machine-outil était alors en pleine expansion dans l’empire du Soleil Levant et la demande importante surtout pour les machines européennes (allemandes, mais aussi françaises – et oui, le monde a bien changé !).
Notre équipe commerciale japonaise nous poussait à construire une machine plus grosse que le HBX 360, d’environ 600 mm de passage au-dessus du banc. Devant leur insistance le bureau d’études français s’est mis à l’ouvrage. Une dizaine de mois plus tard tous les plans d’ensemble du HBX 590, (une machine qui originellement n’était destinée à l’Europe mais au marché local), étaient dessinés (sans CAO) et partaient pour le Japon.
A la charge du bureau d’études japonais de réaliser les dessins de détails et les gammes de fabrication des pièces avec pour consigne d’utiliser au maximum les pièces du HBX 360 (boite des avances par exemple) et les outillages existants. La commande numérique balbutiante à cette époque ne permettait pas la flexibilité que nous apprécions aujourd’hui..
Dans le Japon protectionniste de l’époque (il l’est encore), la fabrication d’un matériel sous licence étrangère, nécessitait une autorisation délivrée par le puissant Ministère de l’Industrie : le MITI. Ce précieux visa n’était obtenu qu’après un examen technique détaillé du projet par une équipe d’ingénieurs locaux.
A notre grande surprise, c’est en quelques heures que la réponse négative nous signifiant le refus de ce sésame arriva. Sans lui nous ne pouvions pas prétendre aux royalties qui nous défrayeraient de notre travail,
Nos consultants et avocats nippons eurent rapidement connaissance du motif du refus : le dossier n’avait pas été examiné. Le HBX 590, du fait de son nom, avait immédiatement été considéré comme une homothétie du HBX 360 et de ce fait ne pouvait pas donner lieu à une rétribution.
Pour au moins atteindre le barrage de l’examen technique, nous avons pensé changer le nom de la machine.
La solution la plus simple nous a semblé de gratter, dans le cartouche des 2000 plans, une branche du X pour qu’il devienne un Y. Vingt petits dessinateurs japonais passèrent plusieurs jours, qui avec un grattoir, qui avec une lame de rasoir, à supprimer la branche superflue. Le stratagème se révéla efficace, trois semaines plus tard nous obtenions le feu vert du MITI. Le HBY était né.

PS Suite à une erreur de manip de ma part j'ai changé de pseudo , mais je suis toujours le même
 
R

romain

Compagnon
Bonsoir,
Merci! C'est toujours avec un grand plaisir, comme beaucoup d'autres que je lis ces morceaux d'histoire de notre industrie.
L'anecdote est assez cocasse en effet!
Bonne soirée.
 
V

Vapomill

Compagnon
Merci M. Maurel pour ce nouvel épisode des aventure de Cazeneuve!
A très bientôt j'espère!
Cordialement, Bertrand.
 
F

françois44

Modérateur
Vous avez de la chance vous autres, passionnés de Cazeneuve ou Haulin de pouvoir converser avec des acteurs/témoins, "pères" ou personnes ayant participé à l'invention/création de vos passions... et quand je vois la qualité, de ton comme de forme, des interventions de Mr Maurel.... je suis "jaloux"...!!

J'aurais aimé pouvoir faire de même avec Isambard K. Brunel, Paul Magès, André Lefebvre, Flaminio Bertoni, André Chapelon, Gabriel Voisin et bien d'autres... mais je suis arrivé bien trop tard...!!
 
G

Graisy Rabbit

Apprenti
Bonjour Monsieur MAUREL,

Je m'excuse de venir troubler le bonheur de retrouver l'ancien temps ........
Mais pour mon malheur j'ai fais parti de la bande de cinglés qui sont venu camper devant les portes des Usines CAZENEUVE à la COURNEUVE...
Afin d'empêcher le départ de ce fleuron de la technique FRANCAISE .....
Nous étions sur place a 4 heures du matin, pour tenter de limiter le flux de camions pilleurs d' usines ......

J'en pleure encore Monsieur

Mes respects
 
C

cantause

Compagnon
Bonjour à tous,

J'ai toujours considéré usinages.com comme un site à part, où on mélange bonne humeur, créativité, humilité et transmission du savoir sans faillir, les "anecdotes" de monsieur Maurel donnent encore une autre image très intéressantes de la machine outils, vu de l'autre côté de la planche à dessin, merci beaucoup!

Je suis également désolé pour Graisy Rabbit, étant étudiant je n'ai pas connu les fermetures d'usine mais j'imagine bien que derrière les titres de journaux il y a des drames humains.
S'il existe des patrons attachés et fiers de leur usine, il y a aussi des employés qui ont le mérite de défendre leur emploi ET le savoir faire qu'ils ont contribués à mettre au point, j'ai beaucoup de respect pour cette démarche!

Je me permets de vous poser une question, pas directement liée à Cazeneuve mais à la conception de machine-outils en général.
Je me demande, depuis que j'ai des cours de bureau d'études, quels sont les effectifs humains et la "méthodologie" mise en place lors de la conception d'un tour par exemple?
Je suppose que c'est un travail faisant appels à de nombreux métiers, conception, dimensionnement, prototypage, essais...
Quelle est la chronologie et les ordres de temps lors de la genèse d'un nouveau tour? Est-ce que les éléments (broche, banc, tablier, bâti,...) sont traités selon un ordre bien défini ou est-ce qu'on "attaque" tous les fronts à la fois?

Merci d'avance pour votre réponse, les concepteurs de machine-outils ne se croisent pas tous les jours, la manière dont vous parlez de votre domaine est fort enthousiasmante!

François
 

Sujets similaires

B
Réponses
3
Affichages
2 746
backer
B
Réponses
21
Affichages
10 598
tournele
  • importantes
Réponses
1
Affichages
107 648
moufy55
N
Réponses
78
Affichages
13 387
nipil
N
D
Équipement Les cathodes
Réponses
0
Affichages
16 922
DidierV
D
Réponses
208
Affichages
24 748
laurentl38
L
M
Réponses
12
Affichages
4 128
Gege063
D
Réponses
1
Affichages
15 553
fredouille
C
Réponses
21
Affichages
2 856
chris.maximilien
C
N
Réponses
7
Affichages
2 695
Gillou 63
G