Bonjour à tous,
Il y a bien longtemps, mais dans une autre galaxie comme le disait « Stars Wars », je vous avais promis des pans de l’histoire de Cazeneuve. Après une longue absence (du forum) je vais essayer de vous conter une nouvelle anecdote.
Pourquoi avoir appelé le
HBY 590, successeur du
HBX 360 – H.B.Y ? Simple me répondrez-vous la lettre Y suit le X dans l’alphabet ! Et bien non c’est beaucoup plus cocasse.
En 1968, le HBX 360 était déjà fabriqué au Japon (voir forum Japan Cazeneuve) dans l’usine Cazeneuve d’Osaka Kosakusho. Les HB étaient construits, sous licence, par la société SHOUN située à Ofuna dans la banlieue Sud (Quand même à 60 km !) de Tokyo. Le marché de la machine-outil était alors en pleine expansion dans l’empire du Soleil Levant et la demande importante surtout pour les machines européennes (allemandes, mais aussi françaises – et oui, le monde a bien changé !).
Notre équipe commerciale japonaise nous poussait à construire une machine plus grosse que le
HBX 360, d’environ 600 mm de passage au-dessus du banc. Devant leur insistance le bureau d’études français s’est mis à l’ouvrage. Une dizaine de mois plus tard tous les plans d’ensemble du HBX 590, (une machine qui originellement n’était destinée à l’Europe mais au marché local), étaient dessinés (sans CAO) et partaient pour le Japon.
A la charge du bureau d’études japonais de réaliser les dessins de détails et les gammes de fabrication des pièces avec pour consigne d’utiliser au maximum les pièces du HBX 360 (boite des avances par exemple) et les outillages existants. La commande numérique balbutiante à cette époque ne permettait pas la flexibilité que nous apprécions aujourd’hui..
Dans le Japon protectionniste de l’époque (il l’est encore), la fabrication d’un matériel sous licence étrangère, nécessitait une autorisation délivrée par le puissant Ministère de l’Industrie : le MITI. Ce précieux visa n’était obtenu qu’après un examen technique détaillé du projet par une équipe d’ingénieurs locaux.
A notre grande surprise, c’est en quelques heures que la réponse négative nous signifiant le refus de ce sésame arriva. Sans lui nous ne pouvions pas prétendre aux royalties qui nous défrayeraient de notre travail,
Nos consultants et avocats nippons eurent rapidement connaissance du motif du refus : le dossier n’avait pas été examiné. Le
HBX 590, du fait de son nom, avait immédiatement été considéré comme une homothétie du
HBX 360 et de ce fait ne pouvait pas donner lieu à une rétribution.
Pour au moins atteindre le barrage de l’examen technique, nous avons pensé changer le nom de la machine.
La solution la plus simple nous a semblé de gratter, dans le cartouche des 2000 plans, une branche du X pour qu’il devienne un Y. Vingt petits dessinateurs japonais passèrent plusieurs jours, qui avec un grattoir, qui avec une lame de rasoir, à supprimer la branche superflue. Le stratagème se révéla efficace, trois semaines plus tard nous obtenions le feu vert du MITI. Le
HBY était né.
PS Suite à une erreur de manip de ma part j'ai changé de pseudo , mais je suis toujours le même