Bonsoir,
Sujet intéressant.
Catia V5 est conçu pour les gros projets nécessitant une division de projeteurs. Le plus lourd, ce sont les compositions. Même si tu veux dessiner une rondelle avec des trous, tu dois créer cela dans un environnement de composition.
Pour ceux qui ne connaissent pas, une composition c'est comme un répertoire de gestion de ta conception : tu dois donner un nom de projet, puis un nom de pièce, puis une version de pièce, avec un enregistrement de nom de version différent du nom de pièce. Au début tu mélanges un peu. Et si tu commences à faire des copies de ta pièce, parce qu'elle existe plusieurs fois dans ton projet, tu as intérêt à être vigilant ! Et à bien les ranger séparémment s'il te vient l'idée de faire une animation cinématique.
Cette lourdeur est infâme, mais c'est un atout pour les gros projets dont les bureaux d'études ne sont qu'un rouage qui fait intervenir d'autre services. L'intérêt est dans le partage des informations dans le logiciel de gestion de donnée : l'ERP (Enterprise Resource Planning : progiciel de gestion intégré ou PGI(jamais utilisé)).
Lorsque je travaillais dans l'automobile, grâce à l'ERP, il était intéressant de pouvoir visualisé une conception d'une partie d'un véhicule en enlevant une partie des dernières mises à jour des pièces, par exemple, avec 4DNavigator, une modélisation en facettes des modèles catia.
Ensuite, le travaille est plus ou moins intéressant, selon si tu es sous la gouttière ou en première ligne. Sous la gouttière, tu regardes quelles sont les conséquences d'une nouvelle conception, en première ligne, tu conçois. Je ne peux parler que de l'automobile, je n'ai jamais réussi à entrer dans l'aéronautique. Un projeteur venant de l'automobile est un mécréant pour l'aéronautique. Automobiles : plus de 1000 pièces par jour, aéronautique : maxi 1000 pièces par an. Je n'ai jamais compris comment cette industrie pouvait gagner de l'argent ! Un collègue, un transfuge inverse (venant de l'aéro) m'a dit : en aéro, tu fais toujours la même chose : tu as étudié des nez d'avions, tu étudies des nez d'avions. Et la paperasse est beaucoup plus importante en aéro, ou en tout cas, en auto, tu n'en fais pas si tu es en conception. Mais qu'est-ce que tu te bouffes la gueule avec les autres services de conception !!
J'ai eu un entretien avec Eurocopter, il y a quelques années : un vache n'y retrouverait pas son veau, tellement ils sont bordéliques. Pourtant ça vole, avec 15 ans de retard, il faut le dire.
En conception pure, catia V5 est plus simple que catia V4, plus souple. L'arbre de conception sous catia v4 était assez rébarbatif dans mon souvenir. Les possibilités de conception sont pratiquement infinies, comparées aux petits logiciels de 3D. Les calculs passent, tu peux soustraire un volume d'une peau issue d'une surface de Béziers. Tous les logiciels ne savent pas faire. Je ne comprends pas comment ceux qui utilisent FreeCAD arrivent à concevoir : toutes les 3 fonctions, ça plante !!
J'essaie aussi Solidworks, dès la fin du confinement, je m'y remets.
Pour l'histoire, j'ai travaillé sur Strim100 de Cisigraph, racheté par Dassault Système à la fin des années 90, ce qui a donné la partie surfacique de catia. L'interface était vraiment rébarbative, mais tu avais un totale liberté de conception en 3D. Tu passais en noShow tous les éléments de construction, points, droites, plans, puis tu effaçais le tout en un seul clic, après inversion Show/noShow. J'adorais ce moment. Par cohérence topologique, tous les éléments de construction nécessaires aux surfaces résultantes étaient gardés. Ce logiciel ne plantait pas, ce qui a été, je pense une bonne base des versions de catia postérieures.