bois.debout
Compagnon
Bonjour,romain a dit:...Il ne doit pas y avoir vraiment de règle...
Si : La seule règle incontournable, c'est que la lame soit (et reste) parfaitement rigide, donc tendue et rectiligne, lorsque les dents attaquent le matériau à couper et le reste pendant toute la coupe
La meilleure illustration du principe est celle-ci :
À votre avis, la lame doit-elle couper en poussant ou en tirant
Même chose pour les scies bocfil (bijouterie ou marqueterie), les scies à chantourner ou à ruban.Sur une scie à ruban, la lame coupe-t-elle en poussant ou en tirant ?
Évidemment en tirant.
Sur une scie à ruban (sur table, par exemple) imaginez-vous qu'il soit possible de placer l'entraînement sur le volant du haut et de "pousser" la lame vers le bas ?
À moins d'avoir une lame d'une rigidité absolue, hypothèse fantaisiste, quelle que soit la lame, à moins d'une épaisseur hors mormes comme dans le cas des broches "à pousser" pour les clavetages, qui pourtant ressemblent beaucoup à des lames de scie, on est donc bien obligé de tirer, la minceur de la lame oblige.
C'est pourquoi, les scies égoïnes, qu'on pousse, ne sont employées que pour des bricolages sans grande précision, le coffrage dans le bâtiment ou la charpente. La lame doit être surdimensionnée en épaisseur pour résister à la poussée, ce qui ne l'empêche quand même pas de "flamber" et de produire un trait de scie assez imprécis.
Comme le dit Tourblanche, les scies japonaises se tirent. Ce sont les "anti-égoïnes" par excellence. Elles ont un énorme avantage : leur lame ne fait que 3/10 e de mm d'épaisseur et permet des coupes d'une précision extraordinaire.
On n'en trouve en France que depuis moins de vingt ans mais elles ont conquis tous les luthiers, ébénistes, tablettiers et tous ceux qui travaillent le bois avec précision.
Vous ne verrez jamais un ébéniste employer une égoïne, sauf pour débiter grossièrement du bois brut. Avant les scies japonaises, ils n'employaient que des scies à cadre (à araser, à tenonner, à chantourner, à déligner ou à refendre) où la lame est tendue et où le cadre compense plus ou moins bien le problème, ou bien des scies à dos dont la lame est rigidifiée sur le dessus, pour des travaux plus fins.
Dans le bois, évidemment, les efforts sur la lame sont inférieurs à ceux exigés par les métaux.
D'autre part, si on pousse les scies (manuelles, à bois ou à métaux) à cadre au lieu de les tirer, ce n'est pas pour une meilleure tension de lame, mais tout simplement pour une commodité physique de celui qui tient l'outil.
Pour la petite scie bocfil de bijoutier, tous ceux qui s'en sont servi savent qu'on ne peut faire autrement que de la tirer. Alors on adapte la position de travail. On est généralement assis et, si possible, le coude calé au bord de l'établi. C'est pourquoi, les établis de bijoutier ont cette forme si particulière.
Alors, dans le cas des scies alternatives à métaux, s'il est possible de travailler en poussant, ce ne sera qu'au prix d'un archet d'une très grande rigidité qui permettra une tension maximale de la lame qui compensera sa "mollesse" naturelle et l'empêchera de flamber.
Tout réside donc dans la rigidité absolue de l'archet.
Il ne doit ni vibrer ni permettre à la tension de la lame de diminuer, sous l'effet de la poussée, par une déformation de l'archet, aussi minime soit elle.
C'était le cas des gros archets (ou cadres) en fonte, surdimensionnés, en comparaison de ceux des machines plus modernes.
Les problèmes de la sciure, de la lubrification et éventuellement du guidage sont autres.