P
Pierre Desvaux
Ouvrier
Bonjour,
Mon père était modeleur mécanicien pour les fonderies.
Il était artisan, et a travaillé toute sa vie dans l'atelier que j'occupe désormais. C'était une tradition familiale, mon grand-père l'avait été également.
Le métier de modeleur existe encore, mais a considérablement évolué, avec la cao, fao, impression 3D et autres machineries modernes. Le principe reste pourtant le même, et cela fait 4000 ou 5000 ans que cela n'a pas changé...
N'importe quelle pièce en métal coulé est réalisée à partir d'un modèle, c'est à dire, la forme positive, copie de la pièce à réaliser. Traditionnellement, ce modèle était en bois. A partir de la forme en bois, on réalise un négatif en sable très fin et pressé (le sable pour fonderies), et on coule la fonte, ou tout autre métal en fusion, dans le sable, un des rares matériaux à supporter les très fortes températures.
Le modèle sert un certain nombre de fois pour réaliser les moules en sables, puis est jeté, brûlé.
Mon père commençait donc avec un grand plan papier, plein de lignes dans tous les sens, noires, rouges, bleues, et il confectionnait la forme voulue. C'était un métier à la frontière entre menuisier, ébéniste, sculpteur, tourneur sur bois, etc. Il faisait également des pièces en métal, d'où le travail au tour à métaux, ou à la fraiseuse. Tout cela était bien sûr réalisé avec la plus grande précision, sachant que les mesures devaient prendre en compte le retrait de la fonte, quand elle se refroidit et se solidifie. D'où des réglets qui ne faisaient pas 1m, mais 97 ou 98 cm, c'est selon...
La plupart des modèles que mon père et mon grand-père ont réalisés ont disparu, brûlé quand ils étaient devenus inutilisables. Mais il reste quelques pièces. Je les ai récupérées, nettoyées. Ces pièces ont servi, elles ont des marques, elles sont parfois un peu usées. Les formes sont parfois étranges, on ne sait pas trop à quelle pièce de machine bizarre cela devait correspondre.
Voici quelques pièces:
Noter les congés, les angles arrondis, pour faciliter le démoulage. Ces congés étaient réalisés avec des lanières de cuir, découpées spécialement, et collées dans les angles.
Ici, la technique a évolué, les congés ne sont plus en cuir, mais tout simplement en mastic, limé et poncé.
A SUIVRE...
Mon père était modeleur mécanicien pour les fonderies.
Il était artisan, et a travaillé toute sa vie dans l'atelier que j'occupe désormais. C'était une tradition familiale, mon grand-père l'avait été également.
Le métier de modeleur existe encore, mais a considérablement évolué, avec la cao, fao, impression 3D et autres machineries modernes. Le principe reste pourtant le même, et cela fait 4000 ou 5000 ans que cela n'a pas changé...
N'importe quelle pièce en métal coulé est réalisée à partir d'un modèle, c'est à dire, la forme positive, copie de la pièce à réaliser. Traditionnellement, ce modèle était en bois. A partir de la forme en bois, on réalise un négatif en sable très fin et pressé (le sable pour fonderies), et on coule la fonte, ou tout autre métal en fusion, dans le sable, un des rares matériaux à supporter les très fortes températures.
Le modèle sert un certain nombre de fois pour réaliser les moules en sables, puis est jeté, brûlé.
Mon père commençait donc avec un grand plan papier, plein de lignes dans tous les sens, noires, rouges, bleues, et il confectionnait la forme voulue. C'était un métier à la frontière entre menuisier, ébéniste, sculpteur, tourneur sur bois, etc. Il faisait également des pièces en métal, d'où le travail au tour à métaux, ou à la fraiseuse. Tout cela était bien sûr réalisé avec la plus grande précision, sachant que les mesures devaient prendre en compte le retrait de la fonte, quand elle se refroidit et se solidifie. D'où des réglets qui ne faisaient pas 1m, mais 97 ou 98 cm, c'est selon...
La plupart des modèles que mon père et mon grand-père ont réalisés ont disparu, brûlé quand ils étaient devenus inutilisables. Mais il reste quelques pièces. Je les ai récupérées, nettoyées. Ces pièces ont servi, elles ont des marques, elles sont parfois un peu usées. Les formes sont parfois étranges, on ne sait pas trop à quelle pièce de machine bizarre cela devait correspondre.
Voici quelques pièces:
Noter les congés, les angles arrondis, pour faciliter le démoulage. Ces congés étaient réalisés avec des lanières de cuir, découpées spécialement, et collées dans les angles.
Ici, la technique a évolué, les congés ne sont plus en cuir, mais tout simplement en mastic, limé et poncé.
A SUIVRE...
Dernière édition: