Bonjour à tous,
Je viens de prendre le forum et j' ai vu ce post, j' imagine les images , et à voir vos réactions cela me fout encore plus la trouille car j' imagine les membres lésés ou la tronche défigurée de ces pauvres victimes, brr!!!!
Bref, je ne veux pas en remettre sur le tapis, mais je pense qu'un Index Sécurité serait judicieux avec les remarques faites par chacun de nous sur les photos de machines ou la façon d' usiner et les risques afférents à un procédé ou une méthode de bridage ou la proximité du bouton d' arret,....etc...etc.
Je vous donne mon sentiment sur ces possibilités d' accident:
J' ai commencé à faire du tour à 14 ans au lycée, (on ne devait pas avoir, je pense le droit de toucher à des machines avant cet âge).
J' ai eu la chance d' avoir des profs qui se sentaient responsables et qui nous expliquaient bien ce que l' on risquait.
La mode des cheveux long n'était pas encore arrivée on nous faisait quand même porter un béret , surtout utile à la perceuse car à l'époque la carterisation de la poulie de broche n'était pas parfaite.
On portait des blouses à l'époque et au cours de la première année d'atelier machine il y a eu:
-clé de mandrin qui vole, une grande classique!
Heureusement pas de victimes par la clé.
-2 bras cassé: soit par une cléde mandrin ou bras pris dans un toc!
-Un gus s'est pris la ceinture de sa blouse dans la barre de chariotage et s' en est sorti indemne.Apres arret Urgence et marche arrière manuelle pour dérouler!
En résumé il y a eu quelques bras cassée si je me souviens bien pour un effectif de 3 classes de 35 élèves chacune ( eh oui , à l' époque, on était beaucoup!)Soit 2 à 3 accidents de gravité moyenne pour 120 personnes/an.
Les machines étaient des tours Torsa d' avant guerre avec poulie étagée et courroie plate à la broche mais cartérisées à ce niveau donc pas de possibilité deprise dans les courroies.Puissance limitée à 3CV.
On avait aussi des Devallieres H130 avec la fameuse courroie plate et le moteur de 3 à 4 CV.
Pas d' accident à la perceuse si je me souviens bien, l' hécatombe, c' était surtout le tour, peut- etre parce qu' on en faisait beaucoup.
De nos jours, la carterisation de tout ce qui bouge et la directive sécurité imposée par l' Europe a-t-elle fait diminuer le nombre et la gravité des accidents?
Personnellement, j' ai récupéré un tour " hors la loi": pas de carter au dessus du mandrin, ni sur les vis et barres de chariotage, pas de coup de poing d' arret d' urgence mais un frein au pied qui fait arret et qui marche, encore que, si on bloque tout à 2000 trs/mn, je pense que çà ne s'arrete pas tout de suite: au moins 5 secondes: çà en fait des tours!!!
Et du couple, il y en a 7CV à 2000trs, calculez: P=C x oméga !
C' est pourtant une machine dans le parfait état des années 60-70 et tout le monde travaillait ainsi, certes il y avait aussi des accidents et pas qu' avec des amateurs, le père d' un de mes copains ajusteur outilleur, régleur dans une boite s' était salement blessé la main dans une presse à injecter le plastique en faisant des réglages!
Donc, en ce qui me concerne, j' ai toujours regardé les machines outils avec méfiance en sachant que c' est une belle bébête mais qu' elle peut mordre si on ne fait pas gaffe!!
Encore une anecdote, si je ne vous casse pas trop les pieds avec cela!
J' étais en début de carrière, stagiaire chez Renault, dans la fameuse Ile Seguin où il y avait des trains de presse pour faire les éléments de carrosserie: Bliss et Spiertz montée à la queue leu leu pour faire les différentes opérations d' emboutissage et de découpe, et à un endroit il y avait un réducteur avec un arbre horizontal, maousse, diamètre 150mm à environ 300mm du sol, eh bien un jeune technicien qui en voulait , pour écouter le bruit d' un roulement de ce réducteur, s'est introduit entre le sol et l' arbre à plat ventre, le truc en fonctionnement évidement pour ne pas arreter la production ,çà tournait pas vite, 60trs/mn mais il y avait du couple!! J' en frémis encore!!Combien aurai-t-il fait de tours le temps que cela s' arrête?
J' en ai encore d' autres mais ce sera pour une autre fois!
Pour revenir au tour puisqu' il semble que ce soit pour nous, en métallurgie, je ne parle pas du bois, ni des cisailles ni des scie à ruban ni des presses, la machine la plus sanguinaire, voici mon sentiment:
Travailler toujours à la vitesse la moins élevée nécessaire, en se rappelant que plus çà va vite plus c'est long à arrêter et plus la force centrifuge fait facilement dégager des morceaux.
Travailler en bleu de coton veste avec manches fermées au poignet et vêtement près du corps boutonné, pas de ceinture qui pendouille.
Casquette ou béret, cheveux pas flottants, pour moi pas de pb voir Michel Blanc mon sosie!!
Les Yeux:ne pas démarrer une machine sans lunettes de protection, valable aussi et surtout quand on nettoie même sans air comprimé avec un pinceau seulement.
Les copeaux: çà vole et c'est chaud: donc vêtement en coton ininflamable ou introuable.
Si copeaux trop longs ou envahissants, utiliser un tire copeaux avec une garde pour protéger la main si trop costaux couper l' avance, tant pis pour la surface, et reprendre apres avoir dégagé au tire copeau ou arréter.
La présence d' un brise copeau est à mettre en oeuvre à l' affutage ou a l' utilisation d' un porte outil qui convient.
Ne pas laisser ses mains trainer près de la pièce en rotation à fortiori du mandrin sous prétexte de lubrifier au pinceau, à la burette, ou faire du toilage: y en a qui le font mais nous bricoleurs , est-ce nécessaire de prendre un tel risque pour un loisir????
Ne jamais rester dans la trajectoire du mandrin mais plutot se"cacher" du coté droit du trainard.
Ne pas travailler dans le bordel: abords de la machine bien dégagés et pas d' outils sur le toit de la poupée qui glissent avec les vibrations et qu' on essaie de rattrapper au vol au moment où ils vont tomber sur le mandrin!
J' ai pris une habitude : un peu comme la ceinture en bagnole que l' on arrive à mettre systématiquement par réflexe:si je mets les mains dedans, je mets la broche au point mort: leviers harnais et volée conjugués pour se mettre dans cette position, comme cela si au contacteur il y avait un pb, c'est une garantie de plus .
J' évite d' avoir du monde autour de moi, le tournage est un plaisir égoïste qu' on ne partage pas, pas comme le piano!!Et çà évite les touche boutons!Pas de gosses, pas de chiens puisqu' on est en atmosphère ménagère!....et....évidemment pas de femme qui vous demande si vous avez bien été chercher le pain!!!!
Avant de redémarrer, toujours vérifier si tout est bien fixé, en particulier pour les montages sur plateau avec brides, contre poids et attention de bien démarrer au harnais dans ce cas, sinon à 2000trs tout peut se barrer!!
Pas de réglages démontages, en cours de fonctionnement:j' étais encore stagiaier dans une boite de mécanique sur un tour Cazeneuve HB500,tout neuf à l' époque, en 65 et j' ai voulu desserre la clé de tourelle, genre de manivelle de moulin à café, le tour continuant à fonctionner, pour changer l' outil: ma main à suivi la rotation de la manivelle mais par chance, je l' avais lachée et en tournant à vide poursuivant sa lancée , j' ai entendu: clac, elle venait de tapper dans un des mors du mandrin qui tournait!...Je n' ai jamais recommencé un truc comme cela , même pour gagner du temps! Attendre l' arrêt de la machine!!
Toujours travailler,quand je dis travailler, pour nous cela reste un loisir et n' impose pas une cadence comme dans l' industrie, mais doit rester un plaisir et si un doute s' installe dans la procédure, se laisser le temps de réflechir , vérifier, voire demander à d' autres ( forum) avant de faire une connerie, ou pire avoir un accident.
Tout cela , je ne le mets pas pour les caïds, comme liaudet, Trébor et autres... mais pour les petits amateurs qui n' ont pas eu une formation professionnelle et qui sont malgré tout en présence de machines anciennes pas aux normes et de puissance non négligeables au dessus de 3CV bien qu' on puisse se faire mal aussi avec un Dremel!!
Assez bavardé et bonne soirée à tous
Sapète1