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chromagerie
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Bonjour à tous
Comme dit dans ma présentation je passe du rôle de simple lecteur à celui d’acteur pour vous présenter une technique de finition que je mets en oeuvre depuis deux ans, principalement au service des deux et 4 roues anciens.
Il s’agit d’une technique de brillantage par argentage chimique, qui remplace avantageusement un chromage électrolytique dans certains cas,sans passer par la case bain électrolytique, ni par les bains d’acide et encore moins de chrome exavalent !
Que ce soit bien clair entre nous il s’agit d’une technique de valorisation de surface qui n’a rien à voir avec le chromage traditionnel et n’entre pas en concurrence avec lui, ce sont deux choses totalement différentes !
Cette technique, connue de longue date ( mes recherches ont remonté jusqu’à la fin du 18eme siècle ) est utilisée dans l’industrie de la miroiterie et par des sociétés de « valorisation d’objets ».
Il s’agit d’un procédé chimique se basant sur la réaction de sels d’argent en présence d’autres composants , cette réduction ayant pour conséquence la précipitation d’argent métal sur un substrat auparavant devenu « réactif » A l’école on la connaît sus le nom de réaction de Tollens
Cette technique n'a rien non plus à voir ni avec la "bombe chrome" du supermarché qui ne peut pas se vernir , ni avec les "peintures chrome" vendues par certains fabricants, à prix d'or, et qui donnent un honnête aspect alu brillant satiné, la peinture étant composée de microscopiques paillettes de métal)
Je ne veux pas vous encombrer avec des détails mais, en ce qui nous concerne, je suis maintenant en mesure de faire briller n’importe quel objet avec un éclat proche du chrome et ce sur TOUT SUPPORT, en fait tout ce que je peux peindre je peux l'argenter !
Ce qui en clair veut dire que même des pièces réparées au mastic, du polyester, du bois, même un crocodile empaillé si ça vous chante, peut obtenir un effet chromé insoupçonnable !
En fait il suffit que le support soit préparé avec une peinture auto présentant un état de surface parfait, j’applique les produits ,ensuite vient une protection anti-UV et pour finir un vernis automobile de protection contre les rayures ,les intempéries, l’essence etc..
Bien qu’il ne soit pas évident de causer avec un masque sur le visage , cependant j’ai fait quelques vidéos montrant la phase d’argentage et j'ai grommelé les étapes lors de leur action...ici:
https://www.youtube.com/watch?v=kPcvZ2sXeC4
http://www.youtube.com/watch?v=pHPkogWs8lI
Et estimez vous heureux , j'ai coupé l'extraction pour les vidéos sinon il y aurait eu un gros zonzon en plus
Comme je pense que vous souhaitez savoir ce que je fais je commence par un rinçage sommaire à l'eau distillée ( anionique) afin d'enlever d'éventuelles poussières sur la pièce
Il faut savoir qu'au préalable la pièce a été dérouillée, phosphatée, apprêtée puis peinte avec une peinture 2K noire ( ou de la couleur qui vous plaît, moi c'est RAL 9005.., le rendu est meilleur )
Ensuite vient un ponçage au 1500 avant l'application d'un vernis activé contenant un produit destiné à l'accroche de l'argent au niveau moléculaire.
Certains passent une flamme sur la pièce pour commencer l'activation , moi pas.
Là nous arrivons à la cabine d’argentage, je me suis fabriqué de nombreux supports articulés afin de faire pivoter les pièces dans tous les axes , histoire d'avoir bien accès à tout sous tous les angles sans avoir à toucher la pièce à faire avec les doigts. !
Après le premier dépoussiérage à l'eau j'applique l'activateur, un produit destiné à ..activer la couche d'accroche et à provoquer une réaction moléculaire au sein du vernis, d'ouvrir des "pores".
Un rinçage soigneux est PRIMORDIAL avec ma technique car la moindre trace d'activateur est sanctionnée par des traces noires lors de l'application des deux composés , il faut se méfier des perçages, des angles et des rebords qui renferment toujours la goutte qui tue
Une fois tout ce beau monde rincé comme il faut je procède au pistolage en lui-même, à base de nitrate d'argent et d'un de ses réactifs rapides afin que l'oxydation se fasse en deux maxi trois secondes, le pistolet de miroitage Paasche est fait pour ça, il faut que les produits se mélangent sur la pièce activée, en l'air et sous pression afin que l'accroche soit optimale.
Le coup de main je vous laisse le regarder, je commence à maîtriser pas trop mal au bout de deux ans..
Vient en suite un rinçage , à l'eau dé-ionisée toujours ( car l'oxydo-réduction est en fait une réaction des ions argent qui précipitent sur le substrat activé pour donner de l'Ag+ métal) l'eau dure donnerait un précipité blanchâtre, pas bon du tout...
Lorsque je prends le vapo, c'est pour vaporiser une "solution de lavage" destinée à durcir la couche d'argent d'une part et à décrocher les particules non fixées, 20 sec d'attente et au rinçage on observe l'effet déperlant: on a maintenant une couche de métal pur, de l'argent à 100% !
Bien entendu la couche est mince , entre 15 et 20µ, ne surtout pas y mettre les doigts , par conte la soufflette lui fait le plus grand bien , on dégage toute l'eau restante et par précaution je passe encore un petit coup de sèche cheveux , ma femme ne s'en sert plus , contrairement à moi
C’est à ce stade que je peux intervenir pour un éventuel bouchonnage des pièces.
Ensuite , mais là ce n'est pas en vidéo, arrive le vernissage une demi heure après avec des vernis anti UV, c'est une opération de peinture traditionnelle et qui donne sa résistance au traitement, contre les griffes, l'essence les moumouches etc
Je pense avoir été clair, mes longues recherches à ce niveau m'ont permis de bien piger ce qui se passe,et je pense que certains applicateurs de ce type de procédé auront un grand intérêt à lire ce qui vient d'être dit
Ah oui , je fabrique moi-même mes produits, à part les vernis anti UV Et pour finir il y a 7 recettes différentes pour ce type de réaction, j'ai eu pas mal de nuits blanches pour retrouver la bonne..
Toutes les opérations confondues durent grosso modo trois semaines car les temps de pause ( pas les miens) sont hyper importants pour le séchage à coeur des différentes couches de peinture, je ne peux pas étuver les zamac car j’ai vu l’apparition de gaz sous les couches traitées , pas bon….
Pour faire court c'est un sandwich métal/antirouille/apprêt/peinture/vernis activé /argent/vernis anti UV/vernis final
La question récurrente est : quelle est la durée dans le temps ?
La réponse récurrente est : j’ai deux ans de recul personnel là-dessus, sans trop de réclamations (au début forcément je commençais) , depuis j’ai changé de vernis de finition est c’est OK. Avant de me lancer je suis allé sur des forums ricains et n’ai vu personne se faire descendre en flamme donc je me suis lancé ! Le vernis de finition donne la durabilité dans le temps , c’est lui le garant de la résistance physique du traitement, son entretien est sommaire : peau de chamois et éventuel polish.
Je vous laisse imaginer les possibilités d’un tel procédé et les applications possibles en dehors de la voiture ancienne !
Encore quelques photos, de pièces vernies :
Ah oui j'oubliais aussi que je refais très régulièrement la restauration de paraboles de phares
eh oui....
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