Cincinati-Chomienne EL 205

  • Auteur de la discussion Elvin
  • Date de début
E

Elvin

Apprenti
Exactement une semaine après être arrivée à la maison, la petite machine reprend du service.
Après un bon nettoyage, vérifications et lubrification, j'ai d'abord fait fonctionner la machine à la main, comme un Rapide lime sur un carré d'acier qui trainait par là, l'histoire de vérifier la course du coulisseau, son réglage, ainsi que l'avance.

La question d'un démontage complet suivi d'une remise en peinture ne se posera pas pour moi, d'abord parce que cette machine est en très bon état et ensuite parce que mon temps est limité.

J'avoue aussi que mon courage à entreprendre un tel travail fait un peu défaut !
J'ai parcouru les nombreux sujets de rénovation et c'est pratiquement toujours un gros boulot.

Donc après un aller-retour de plus de 1000 Km au total, je suis revenu avec ce magnifique étau-limeur dans la remorque, bien calé en position horizontale.
N'ayant plus de grue d'atelier ( j'en avait une que j'ai revendu ) la mise en verticalité de l'engin fut assez sportive !
Je m'en suis sorti avec des cales et chevrons en bois,une barre à mine, des cordes, une grosse sangle à cliquet et … Une échelle en aluminium !
J'ai d'abord fait glisser l'ensemble machine et socle dans la remorque jusqu'à ce que le poids fasse basculer la benne, j'ai ensuite solidement arrimé le côté du socle qui portait au sol avec une corde aux butées de la remorque, afin que la machine ne glisse pas complètement par terre.

Ensuite j'ai fait levier sur le coulisseau avec un chevron en prenant appui sur la barre à mine posée en travers sur les montants de la remorque, puis calé sous la machine avec du bois.

j'ai réussi à monter comme ça au maximum jusqu'au moment où je n'avais plus d'appui suffisant sur l'étau-limeur. J'étais encore bien loin de la verticale !

J'ai eu l'idée de prendre la machine sous le coulisseau avec une corde, mais il fallait que le point de traction soit suffisamment haut et je n'avais pas de lieu élevé à proximité.

Donc j'ai utilisé une échelle en alu pour faire grue et déplacer le point de traction vers le haut en fixant ma corde pratiquement en haut de l'échelle .
J'ai ensuite fixé sur l'échelle une autre corde elle-même fixée sur la sangle à cliquet qui allait me servir de tirfor et fixée à l'autre bout sur un mur à proximité.

Avec ce système j'ai pu petit à petit gagner quelques degrés d'inclinaison de la machine, fixer ce que j'avais gagné avec une autre corde pour libérer la sangle puis la reprendre à nouveau après avoir dévidé la roue du cliquet !

Bien sûr j'avais installé des roulettes sous le socle avant toutes ces manoeuvres . Une fois à la verticale sur ses roulettes j'ai pu acheminer sans peine l'étau-limeur jusque dans l'atelier.

Après avoir commandé et réceptionné un variateur pour l'alimentation du moteur triphasé, j'ai eu pas mal de difficultés pour faire fonctionner l'ensemble, la notice du variateur étant assez sommaire.

Mais après de nombreuses tentatives de programmation le moteur s'est enfin mis à tourner !

IMG_0167.jpg

Une poulie en dural m'a servi à faire mes premiers copeaux
IMG_0166.jpg
 
M

matocaz

Compagnon
Bonsoir Elvin,
Bravo pour tes premiers copeaux. Tu as fais une bonne affaire, l'état de la peinture est nickel, et si l'état mécanique est du même ordre, il te rendra service longtemps.
 
U

Ubert

Compagnon
Bonsoir,
Egalement Bravo! J'espère que ça sera bientôt mon tour!
@+ JP
 
E

Elvin

Apprenti
Suite de la prise en main de cette superbe petite machine et mise au propre des connexions électriques avec branchement de la lampe. Tout fonctionne.

Je me suis risqué à essayer un outil de tour à tronçonner sur un barreau d'acier de 20 X 40 mm. C'est aussi délicat qu'avec le tour, il faut prendre de toutes petites passes .

Au début j'ai oublié de tendre les courroies avec le levier et plusieurs fois le coulisseau s'est arrêté, j'aurais du rester en position débrayée !

Effectivement, j'ai continué un peu en position normale en constatant la force phénoménale du bélier et puis j'ai cassé l'outil !

Après avoir débité mon bout d'acier à la scie, je l'ai fixé sur la face latérale de la table pour surfacer la section.

Le fini est incroyable cela fait penser à un aspect brossé.
IMG_0170.jpg
 
U

Ubert

Compagnon
Merci d'avoir relevé mon petit jeu de mot, un qui suit lol :wink:
:jedwouhor:
 
O

osiver

Compagnon
Je ne suis pas (loin de là) un spécialiste de l'EL mais il me semble que les montages d'ablocage se font en général sans blocage dans le sens de l'outil
En général on voit l'étau placé de sorte que ses mors soient parallèles à la course du coulisseau.

Or je vois que vous montez vos pièces avec un blocage. Si mes souvenirs ne me font pas défaut, c'est pour éviter de tout casser en cas de calage. Le coulisseau et tout ce qu'il y a derrière ont une force (et une inertie) considérable, dans le meilleur des cas l'outil casse mais ça peut aussi arracher les rainures de la table, casser la bielle...

SI les spécialistes du sujet peuvent confirmer ... ou pas :???:
 
G

Gallipallo

Apprenti
Bonsoir
Ce qu'il faut faire sur cette machine pour éviter de casser le mécanisme , c'est un déplacement complet du coulisseau à la main
après un réglage de l'amplitude du mouvement .
A+ HB 750
 
E

Elvin

Apprenti
Je ne suis pas (loin de là) un spécialiste de l'EL mais il me semble que les montages d'ablocage se font en général sans blocage dans le sens de l'outil
En général on voit l'étau placé de sorte que ses mors soient parallèles à la course du coulisseau.

Or je vois que vous montez vos pièces avec un blocage. Si mes souvenirs ne me font pas défaut, c'est pour éviter de tout casser en cas de calage. Le coulisseau et tout ce qu'il y a derrière ont une force (et une inertie) considérable, dans le meilleur des cas l'outil casse mais ça peut aussi arracher les rainures de la table, casser la bielle...

SI les spécialistes du sujet peuvent confirmer ... ou pas :???:

Oui c'est vrai ce n'est pas une bonne idée, il est préférable de laisser un fusible, une échappatoire pour la pièce en cas de fausse manoeuvre.
 
E

Elvin

Apprenti
Salut, jolie machine, je rêve moi aussi d'en avoir un. Comment as-tu dégauchi la pièce bridée ?
J'ai simplement coupé en deux à la scie ce bout de ferraille qui devait faire 35 cm de long, puis j'ai bridé un bout à la verticale comme sur la photo afin de dresser les sections .
Là je suis en train de décrouter les autres faces, bonjour les copeaux ! Il y en a partout.

La pièce va servir de rehausse et de support à un petit diviseur qui viendra sous le coulisseau, en bout de table et dont l'axe sera au dessus des mors de l'étau, ceci bien sûr afin d'essayer de tailler des engrenages …
 
D

doul

Ouvrier
Ok, je vois ce que tu veux faire, pas besoin d'avoir une perpendicularité au 1/100 mm

Là je suis en train de décrouter les autres faces, bonjour les copeaux ! Il y en a partout.

Oui apparemment c'est un désagrément des étaux limeurs, peut être faire des carénages ?

ceci bien sûr afin d'essayer de tailler des engrenages …

Ça m'intéresse et je vais suivre tes essai avec attention.

Bon copeaux !
 
E

Elvin

Apprenti
Après avoir aspiré les copeaux, je suis revenu à une course beaucoup plus raisonnable de 15 mm, alors que pour le surfaçage précédent, j'étais presque au maximum à 170 mm.

Pour essayer de tailler des engrenages, rien de tel que de commencer par une crémaillère, c'est plus simple comme installation sur la table et parfaitement suffisant pour se faire la main.

La difficulté c'est bien sûr de réaliser un outil de forme exacte. J'ai récupéré l'outil à saigner que j'avais cassé puis j'ai essayé de le meuler au profil … Et bien c'est pas gagné !

Il faut un touret et des meules d'excellente qualité, avec une loupe au minimum mais je crois qu'une affuteuse serait mieux adaptée.

Mais il faut aussi faire attention au profil de coupe de l'outil car si l'angle d'attaque n'est pas bon il ne coupe pas suffisamment provoquant un relevage du porte outil dans le sens de coupe et donc à la passe suivante l'outil prend trop de matière et fait riper l'étau !
 
G

Gallipallo

Apprenti
Pour essayer de tailler des engrenages, rien de tel que de commencer par une crémaillère, c'est plus simple comme installation sur la table et parfaitement suffisant pour se faire la main.

La difficulté c'est bien sûr de réaliser un outil de forme exacte. J'ai récupéré l'outil à saigner que j'avais cassé puis j'ai essayé de le meuler au profil … Et bien c'est pas gagné !

Il faut un touret et des meules d'excellente qualité, avec une loupe au minimum mais je crois qu'une affuteuse serait mieux adaptée.

Bonsoir
La crémaillère est le profil le plus facile à faire à l'étau limeur , c'est le même outil que pour réaliser un filetage trapézoïdal d'angle de tête 40° ( angle de pression normalisé des engrenages 20° ).
Pour tailler chaque creux de dent il faut déplacer la crémaillère à réaliser de la valeur 3.159 x module .
Avec cette crémaillère comme outil de taillage si on arrive à synchroniser son mouvement avec la rotation d'un pignon à tailler on réalise le taillage par génération , il faut revenir au point de départ après le taillage d'un creux de dent .
A+ HB 750
 
E

Elvin

Apprenti
Merci HB 750 pour ces intéressantes précisions.

Ce soir j'ai repris mes essais en m'appliquant un peu plus sur la mise en forme de l'outil, c'est beaucoup mieux, la coupe est franche et mes dents commencent à ressembler à quelque chose !
Par contre j'ai souvent l'étau qui ripe et j'ai du le brider sur l'arrière.
Pour éviter toute casse je reste en position courroies détendues, en cas d'efforts trop importants le coulisseau s'arrête, c'est beaucoup plus sécurisant .
Pour l'affutage je vais essayer l'EMCO UNIMAT SL avec la meule boisseau blanche, je devrais obtenir une plus grande précision de profil.
 
E

Elvin

Apprenti
En poursuivant mes essais, la découverte de la machine continue : Il ne faut pas oublier les graisseurs LUB dans les axes de poulie !
Je me suis donc empressé d'injecter de la graisse à ces endroits.

La question de la lubrification de cet étau-limeur revient souvent, en particulier concernant le bac avec le bouchon de vidange en bas à gauche. Le remplir d'huile ne sert à rien car aucun élément mécanique en mouvement n'y baigne, c'est donc seulement un récupérateur .

Pour la graisse, quel type utiliser ? Faut-il utiliser une graisse différente pour le coulisseau ?
 
E

Elvin

Apprenti
Un essai un peu moins facile que le surfaçage simple, il n'y a rien à redire sur la précision des mouvements et des verniers .

IMG_0171.jpg
 
P

ppt

Compagnon
Salut
Jolie machine
Je profite de tes essais pour te demander comment regle-t-on la course ?
Je n'ai pas encore trouvé sur le mien
A+
Pat
 
H

hdfi

Compagnon
bonjour, je pense que l'huile est préférable à la graisse.
il est vrais que c'est un bien belle machine.
 
E

Elvin

Apprenti
Bon Dimanche à tous,

La course se règle en tournant le carré qui se trouve au centre de la grosse molette de l'axe principal. La manivelle de service qui sert le plus souvent à monter ou descendre la table, servira dans ce cas à régler la course.
Ce carré se prolonge par un axe coaxial et se termine par un pignon à 45 °, dessus, un pignon identique entraine une vis qui déplace l'excentrique à l'intérieur de la couronne d'entrainement.

On voit très bien ce mécanisme en ouvrant la trappe de la machine.

Selon les modèles, on peut ensuite déplacer le coulisseau par rapport au point d'entrainement du bras. Il faut desserrer la poignée au dessus puis tourner la grosse molette à l'extrémité arrière du coulisseau.

Sur les modèles plus récents comme celui que j'ai, il n'y a pas de molette, il suffit de desserrer le levier dessus le coulisseau qui comporte à cet endroit des cannelures profondes, il suffit de déplacer manuellement le coulisseau ( on voit à cette occasion si la lubrification est correcte ) pour obtenir le déplacement qui convient par rapport à la pièce à usiner, on resserre ensuite le levier en vérifiant que la plaquette engrène bien dans les cannelures.

Avant de mettre en marche il est préférable de tourner les poulies à la main. On peut regretter sur cette machine qu'il n'y ai pas de volant manuel pour faire les réglages et vérifications.

On peut aussi baisser la fréquence du variateur et ne pas tendre les courroies pour les vérifications.


En ce qui concerne la lubrification, il y a partout des graisseurs LUB, qui ne sont pas adaptés à l'huile. J'ai la pompe à graisse LUB d'origine et c'est très efficace.
Au niveau du coulisseau j'ai trouvé de la graisse graphitée, c'est pourquoi je posais la question de l'usage de deux graisses différentes .
 
G

gaston48

Compagnon
il y a partout des graisseurs LUB, qui ne sont pas adaptés à l'huile

Bonjour,
Pourquoi inadapté à l'huile ? il existe des pompes universelles graisse huile.
Il suffit d'observer comment est lubrifiée la bielle, pour en déduire que tout est lubrifié à l'huile.
il faut que le lubrifiant migre un peu partout par capillarité, ce que ne fait pas la graisse.
Pourquoi il y a un bac de récupération à la base du socle, pour récupérer la graisse, qu'on vidange
en dévissant la vis ?
Il faut une pompe et une burette et faire des appoints réguliers un peu partout, huile de glissière iso 68 ou
bonne huile minérale moteur.
Tu es bon pour tout démonter et rincer au pétrole, tu risques le grippage.
 
E

Elvin

Apprenti
J'ai trouvé de la graisse partout, c'est pourquoi je posais la question.

Le bac de récupération avec sa vidange est adapté à de l'huile, c'est logique.

C'est dommage qu'on ne puisse pas mettre la main sur la doc de cette machine.
 
G

gaston48

Compagnon
Il faut vraiment que tu purges toute la machine de sa graisse, toutes les pattes d'araignées et autres rainures sont colmatées.
Je connais bien l'EL205 pour en avoir aussi restauré un .... et même pour en avoir fabriqué certaine parties
dans ma jeunesse, l'école pouvant disposer des fonderies auprès de Cincinnati ...

DSC040321 [].jpg
 
E

Elvin

Apprenti
Merci Gaston, pour les conseils avisés .

J'ai exactement le même modèle que celui de la photo.
 
E

Elvin

Apprenti
Un petit bout de crémaillère sous un pignon Myford.

Il ne faut pas regarder de trop près le profil des dents, mais pour un premier essai …

IMG_0173.jpg
 
E

Elvin

Apprenti
En suivant les conseils de gaston 48, j'ai démonté les glissières de coulisseau, c'est très facile et très accessible.
Comme prévu les chemins de lubrification étaient plein de vielle graisse. Nettoyage au pétrole, injection de pétrole à la seringue dans les graisseurs à bille, remontage .
Je serai au moins tranquille de ce côté là.
 
G

gaston48

Compagnon
Super!
Tu peux bien purger aussi le palier de l'arbre du vilebrequin, le lardon de maneton qui coulisse dans la bielle ,
en fait, tout ce qui est animé d'une vitesse linéaire assez rapide, surtout si tu as constaté que la graisse
était vieille et gommée. Si c'est une confusion graisse / huile récente, un appoint d'huile régulier finit par
diluer la graisse.
 

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