Sur l'établi : boitier pour mouvement Detouche Paris

[Madman]

Je viens de commencer à littéralement "rhabiller" un mouvement de montre de poche tout nu, dont le boitier a probablement vécu les affres de la fonte.

Je ne sais pas encore si ce sera un boitier PMMA. Du fait que j'ai affaire à un mouvement savonnette il faut deux couvercles avec charnière. Mettre sur l'avant un couvercle en plexi par-dessus le verre du cadran ne peut que nuire à la transparente. Je réfléchis à tourner du laiton, que je ferai plaquer or par la suite.

Tout d'abord il faut quelques dimensions...

... puis les reporter sur un dessin du mouvement...

... et habiller le tout d'une ébauche de boitier savonnette.

*** image du portail ***

 

[JASON]

Bonjour,
Ouhla ! Madman se met à la 3D ???
On va avoir de belle surprises j'en suis sûr...

JASON

 

[Madman]

Dimanche cérébral pour simplifier le dessin du boitier, ce qui devrait bien faciliter l'usinage. Toutes les pièces du boitier sont symétriques, obtenues par copie miroir.

Sans couvercle cadran, avec lunette et verre.

Sans fond, avec lunette et verre.

Avec les deux couvercles.

Tout cela est encore provisoire, car la forme des verres conditionne le tout. Je n'ai pas encore pris cet élément en compte, mais ça viendra.

 

[Madman]

C'est rigolo à faire !

 

[JASON]

Bonjour,
C'st quoi ton logiciel de dessin Pierre ?
Merci.

JASON

 

[Madman]

...C'st quoi ton logiciel de dessin Pierre ?...

Autodesk Fusion 360

 

[JASON]

Re,

OK ! Merci !

JASON

 

[Madman]

Le boitier en coupe. Tout doit coller pile poil, sinon rien n'ira. Il manque encore les charnières.

 

[Madman]

On continue avec les charnières...

La coupe en biais le long de la carrure et des lunettes a demandé un peu de créativité.

La lunette contient son tube de charnière (pas encore coupé en 3 sections). Le carrure montre les emplacements, sans charnière, mais avec des espaces fraisés à forte complexité : rien n'est droit, tout est en courbes !

La section du boitier / mouvement.

 

[Madman]

La phase de conception du boitier est maintenant terminée ! Suivra la réalisation des dessins techniques pour l'usinage.

Couronne, pendant et bélière

Détail des charnières. Les tubes ont été découpés en 3 parties, dont l'une ou l'autre pièce est ensuite attachée soit à la carrure, soit aux couvercles / lunette.

Nouvelle section

Et la vue finale avec le couvercle côté cadran en position ouverte.

 

[f6exb]

Tu bosses aussi bien en virtuel qu'en réel !

 

[Madman]

Ciné du dimanche soir !

 

[jdg]

MAGNIFIQUE !!!

 

[Madman]

Plans d'usinage.

 

[Madman]

Une petite image de synthèse, vite faite sur le gaz...

 

[Madman]

Les plans sont prêts !

Certainement pas nécessaires à chaque fois, ces plans précis m'aident énormément à la compréhension de la construction d'un boitier.
Avec le temps et beaucoup de pratique il devrait être possible de construire un boitier "juste comme ça", avec un bon micromètre et un minimum d'esquisses à la main.

 

[Madman]

La matière première vient de m'être livrée ! Une barre de laiton CUZN39PB217, 60x120mm, 2.8kg ! L'usinage peut commencer...

 

[jdg]

Bonjour,

Pour les "bricoleurs":

http://www.qualichutes.com/

Bonne journée

 

[JCS]

Salut à tous,

Fabrication d'une boîte de montre "à l'ancienne" :

Ici une autre façon de faire :

http://forum.horlogerie-suisse.com/viewtopic.php?f=2&t=3243&st=0&sk=t&sd=a&hilit=tolerance

Je vais suivre avec intérêt la méthode Madman, même si elle n'est pas adaptée aux métaux précieux.

@+
JC.

 

[jdg]

Bonjour,

Je vais suivre avec intérêt la méthode Madman, même si elle n'est pas adaptée aux métaux précieux.

Pourquoi pas si on recycle les copeaux...pour d'autres fabrications.

 

[rebarbe]

L’apprêtage des métaux précieux coûte une fortune, on essaye de faire au plus juste côté matière.
En or on préfère emboutire une plaque plûtot que de taper dans un brut qui va vite avoisiner le KG vue la masse volumique de l'or.

 

[JCS]

Pourquoi pas si on recycle les copeaux...pour d'autres fabrications.

Rebarbe à parfaitement résumé la situation.

Si le lopin fait 50 mm de diamètre et 100 mm de long, son poids en or jaune 750/1000 serait d'environ 2943 gr !
Soit environ 90 000 € d'investissement ! Encore faut-il trouver un fournisseur capable de vous fournir un tel lopin et quel en serait le prix de façon ? Ou avoir les moyens de le couler soit-même. Très facile à dire... A cela il faut ajouter quelques % de perte à l'usinage, même si l'on a un atelier parfaitement équipé pour le travail des métaux précieux.
Plus les frais de traitement des copeaux, des locaux sécurisés, etc...
Mais si on a les sous et les clients qui vont bien, pas de problème !

@+
JC.

 

[Madman]

Pour les métaux précieux on travaille à partir de plaques que l'on découpe, emboutit et brase pour "assembler" une boite. On va pas faire des copeaux d'or, non, non

 

[rebarbe]

En pendulerie de luxe on fait les deux, on ébauche par emboutissage ou repoussage et après on copeaute pour les ajustage finaux.
La cartérisation machine prend tout son sens à ce moment là, c'est fou le nombre de recoins vicieux qu'il y a sur un tour

 

[jdg]

Soit environ 90 000 € d'investissement !

Moins de 80 000 € en principe.

C’est certain c’est un métier où il faut être parfaitement équipé, sécurisé et avoir la clientèle ...

En anecdote j’ai eu un client qui se servait de bains d’aurocyanure. Ils se sont aperçus un jour qu’un ouvrier faisait régulièrement tomber son béret dans le bain ...!!!

 

[JCS]

Moins de 80 000 € en principe.

L'or fin est à environ 37600 € aujourd'hui, * 2,943 Kg * 0,75, on est déjà à 82 993 €. A cela il faut rajouter 165 € d'argent et un peu plus avec le cuivre.
On est déjà à plus de 83 000 € HT. Il faut aussi ajouter le coût du travail et l'amortissement du matériel, les frais etc... A moins que tu ais un pote qui travaille gratos.

En anecdote j’ai eu un client qui se servait de bains d’aurocyanure. Ils se sont aperçus un jour qu’un ouvrier faisait régulièrement tomber son béret dans le bain ...!!!

Heureusement que ce n'était pas sa baguette !

Il y a une technique plus rentable dans les ateliers qui travaillent les métaux précieux, c'est de graisser sa main, de la passer dans la peau ( sous l'établi pour récupérer les limailles ) et de la passer dans les cheveux.
En fabrication, on compte généralement 10 % de pertes de métal.

On va pas faire des copeaux d'or,

On fait toujours des copeaux (limailles, polissage etc). Mais on essaie d'en récupérer le plus possible.

@+
JC.

 

[Madman]

On fait toujours des copeaux (limailles, polissage etc). Mais on essaie d'en récupérer le plus possible.

Oui bien sûr ! Un bijoutier ira jusqu'à faire récupérer par une entreprise spécialisée tout ce qui se dépose sur ses habits (tablier notamment), les chiffons, les résidus de balayage de l'établi, etc...

 

[jdg]

L'or fin est à environ 37600 € aujourd'hui, * 2,943 Kg * 0,75, on est déjà à 82 993 €.

Le cours maxi est de 27,08 le gr ce jour en 18 k

 

[jdg]

Oui bien sûr ! Un bijoutier ira jusqu'à faire récupérer par une entreprise spécialisée tout ce qui se dépose sur ses habits (tablier notamment), les chiffons, les résidus de balayage de l'établi, etc...

Le comptoir des Cendres s’appelle ainsi car on brûle également les établis à fin de récupérer l’or.

 

[Madman]

Le tour tourne bien

Contrôle et ajustage du malrond, avant de percer un trou à centrer.

Découpe du premier "blanc".

La lunette est ouverte depuis l'intérieur.

Mon petit microstop que j'ai fabriqué l'an dernier s'avère très pratique pour prévenir la rencontre du tablier avec les mors.

Arrondi par paliers de l'intérieur du couvercle. Les escaliers seront nivelés au burin à main.

Les ébauches du couvercle et de la lunette sont terminées. Les arrondis ne seront réalisés que tout à la fin, quand les pièces s'assembleront correctement.