Re: Remise en état d'une tête à aléser D"Andréa.
Bonjour à tous,
Oh là là, je suis en retard sur plein de messages !!
Je vais essayer de gérer:
A l'attention de Zluglu: si tu usines de l'acier trempé (ça tourne autour de 62-64 Hrc pour des roulements à billes ou autre) avec une pastille céramique à 20 m/min (je préfère parler en m/min plutôt qu'en tours/min), c'est sûr, ça ne peut pas le faire.
Il faut alors adopter la technique "UGV" (ou celle du "tournage dur" qui est basée sur le même principe) que je vais essayer d'expliquer:
Cette technique est partie de 2 constats, suivis d'une idée:
- 1er constat: les carbures et céramiques ne sont pas dix fois plus durs que l'acier trempé à température ambiante (néanmoins ils le sont un peu plus quand même).
- 2e constat: à 800°C voire 1000°C les carbures perdent sensiblement de leur dureté, les céramiques presque pas, mais les aciers, même trempés sont carrément mous. (D’ailleurs, à ces températures peut-on encore parler de trempe ?).
L'idée est simple: faisons travailler les outils à des températures qui leur sont favorables pour qu'ils soient en position de force, et que le copeau formé n’ait même plus envie de résister.
Pour assurer ça, et contrairement à ce qu'on a l'habitude de voir, les copeaux doivent donc sortir « rouges ».
Naturellement pour atteindre ces températures favorables aux outils, il faut des vitesses de coupe importantes. On appelle ça l'UGV, ce qui suppose des broches qui tournent très vite avec tous les problèmes que cela suppose.
La solution à mon problème s'apparenterait davantage au Tournage Dur qui est basé sur le même principe, mais là, pour obtenir la température de croisière (800°C), la matière étant résistante, il n’est pas nécessaire de faire appel à des vitesses d’enfer, ce qui m’arrange.
J’ajoute que l’erreur serait de vouloir refroidir avec du lubrifiant, ce qui mettrait la belle idée par terre.
Néanmoins les machines UGV sont quand même équipées de systèmes d’arrosage, mais c’est soit pour les alliages mous (aluminiums) pour lesquels le problème n’est pas de vaincre la dureté mais plutôt d’empêcher les copeaux de coller, soit pour évacuer les copeaux grâce à des forêts à trous d’huile pour les perçages profonds.
Malgré tout, on voit quand même des UGV tourner 24 h sur 24 avec la Lub à fond quelque soit le cas de figure.
Bien sûr, la réalité est beaucoup plus complexe, ces techniques UGV sont en constante évolution, et si j’ai simplifié, c’est par souci de clarté.
Une remarque évidente enfin : si un jour par malchance il vous faut charioter une barre carrée en acier trempé sur un tour, ça ne peut pas marcher pour deux raisons :
- A cause des chocs (les céramiques n’aiment pas du tout) ;
- A cause de la coupe « discontinue » : la température des copeaux retombe à chaque fois, et le phénomène ne peut pas s’amorcer.
A l’attention de Vapomill :
J’attends toujours que Dranguilla me transmette le devis de chez D’Andréa concernant mes deux roulements qu’il doit recevoir à sa boîte, mais je pense qu’il ne l’avait pas encore reçu la semaine dernière quand il est parti en vacances (pour 2 semaines je crois).
J’attends donc son retour.
A l’attention de tous :
Merci pour le temps passé et l’énergie dépensée pour essayer de me faire avancer dans la restauration de cette fichue tête à aléser.
Cordialement
22Tonton